« Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants ». (Luc 20, 27-38)
A l’époque du Christ, les Sadducéens formaient l’aristocratie sacerdotale de Jérusalem. Ils vivaient des revenus du temple et avaient une foi formaliste et sclérosée : Contrairement aux pharisiens – les théologiens de province, qui enseignent dans les synagogues – ils n’acceptaient que les cinq premiers livres de la Bible (le Pentateuque) et refusaient de croire en la résurrection des morts – un article de la foi juive, trop récent à leurs yeux. D’où leur question à Jésus : S’il y avait vraiment une vie après la mort, comment ferait une femme plusieurs fois mariées, en retrouvant tous ses maris au ciel ? Le Christ leur répond que dans l’éternité, rien n’est comme sur terre. Et puisqu’il s’adresse à des Sadducéens, Il leur cite le Pentateuque : Dieu se déclare dans le livre de l’Exode (3,6) « le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ». Ils sont donc vivants, car l’Eternel n’est pas le Dieu des morts.
L’erreur des Sadducéens n’a rien d’exceptionnelle. C’est une erreur fréquente, que de penser la vie en Dieu, à partir de nos catégories spatio-temporelles. D’où des questions-impasses, comme « Où sont les ressuscités ? », ou encore : « L’Eternité, cela dure longtemps ? » En Dieu, le temps et l’espace ne sont plus de mise. Pas plus que l’enfant dans le ventre maternel ne sait à quoi ressemble le monde extérieur, ne pouvons-nous – qui vivons dans l’espace et le temps – nous faire une idée précise de la vie après la mort. Mais tout comme le fœtus perçoit le battement du cœur de sa mère – par la foi nous entendons battre le cœur de Dieu. Il « n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants».
Merci, cher Eric pour ta belle méditation. Et comme tu parles à la fin ce celle-ci d’un foetus qui déjà, perçoit le battement du coeur de sa mère, j’aimerais te faire part d’une petit texte (que j’avais écrit il y a déjà 22 ans) qui va dans ton sens. Le voici:
« Mes yeux ne te contemplaient pas
et mon esprit ne te saisissait pas
en ces neuf mois où tu me portas
endormi dans ta paix fragile.
Je vivais, mère, au fond de ton être
ne connaissant de toi
que les battements de ton coeur
ou de furtives impressions
par lesquelles je de devinais un peu.
Mais ta présence me restait imprécise
au point que j’en doutais parfois.
Un jour, contre toute attente
quand vint mon heure de naître au temps
ton visage jusque à inconnu
tendrement s’est penché sur moi.
Alors, mes yeux se sont éclairés.
J’ai vu avec éclat que je ne m’étais pas trompé
que ta vie timidement perçue
était vraiment réalité.
Vierge-Marie, Mère du ciel,
jamais je ne t’ai vue.
Tu sais combien très pauvrement
malgré mes doutes et mes échecs
j’essaye de te deviner
à travers ma prière indocile
et les signes discrets que tu donnes.
Mais un jour viendra, je le sais,
quand sonnera l’heure de l’éternité
où je verrai ton visage.
Telle ma mère autrefois,
sur mon corps encore chaud
tendrement tu te pencheras
et d’un sourire tu l’envelopperas.
Alors, tremblant de joie je te dirai:
Mère, dans ma nuit je te pressentais
mais aujourd’hui mes yeux de voient
et mon coeur te reconnaît bien ».
L’éternité – ou le salut éternel – c’est un état d’esprit…
(juste mon humble avis)
Juste une question, Marie-Madeleine: que voulez-vous dire en écrivant que, selon vous, « l’éternité ou le salut éternel, c’est un état d’esprit »?
Je veux dire que c’est pas un lieu à atteindre à un moment donné et que c’est quelque chose à vivre spirituellement et que, d’ailleurs, on peut vivre avant la mort !
Oui mais après cette vie terrestre, y a t-il selon vous (comme l’ont dit le Christ, les apôtres, les saints et les saintes et le Credo) une vie dans l’au-delà ou le christianisme se réduit-il à l’ici-bas? Et s’il se réduit à ce monde où est encore la différence entre le christianisme et l’humanisme?
La vie spirituelle est dans la continuité de notre existence humaine. C’est donc une situation qui concerne tous ceux qui ont une vie de Foi et non pas uniquement une vie d’humaniste !
Le christianisme ne professe pas exclusivement la foi en l’immortalité de l’âme. Le salut éternel n’est pas qu’un état d’esprit. Pour cela la foi chrétienne n’est pas indispensable, une saine philosophie suffit.
https://www.lesalonbeige.fr/jattends-la-resurrection-des-morts-et-la-vie-du-monde-a-venir/
la Foi chrétienne peut être une saine philosophie, et elle l’est ! (à mon avis)
“ Pour cela la foi chrétienne n’est pas indispensable, une saine philosophie suffit.”
Curieux comme affirmation.
Elle semble suggérer qu’à défaut de professer l’immortalité de l’âme une philosophie ne peut pas être “saine”.