9 réflexions sur « L’Eglise catholique face à la pédophilie – La Libre p.29 »

  1. Après avoir lu avec attention votre intervention dans la libre, je ne peux qu’approuver votre diagnostic. En revanche, je ne vous rejoins pas du tout sur les remèdes.
    Tout d’abord une première erreur est de dire du conseil épiscopal qu’il gouverne le diocèse. Les offices de gouvernement dans l’Eglise sont principalement personnel. C’est l’évêque qui gouverne seul (c’est lui seul qui assume aussi toutes les responsabilités). Je vous invite pour cela à relire les actes du concile Vatican II.
    Ensuite, la synodalité n’est pas la solution pour tout et ne l’est pas dans ce cas-ci. Car si il est vrai comme vous le dites que la pédophilie est une sorte d’abus de pouvoir, c’est aussi une perversion qui ne peut pas être resolue par la synodalité.
    Enfin, vous parlez de cléricalisme. Sous entendant par là que la pédophilie et l’abus de pouvoir seraient liés aux clers (évêques, prêtres, diacres) uniquement. Or c’est faux. Ce n’est pas lié au sacrement de l’ordre mais dérive du péché originel et donc susceptible d’atteindre tout le monde. Remplacer les clercs par des laics ou mettre plus de personnes en responsabilité ne solutionnera pas le problème.
    Nous pouvons et devons limiter au maximum tout ce qui peut favoriser les abus de pouvoir et la pédophilie par divers changements comme vous les proposez. Mais le fond du problème est de combattre la racine : le péché originel. Nous devons cultiver la vertu d’humilité et appliquer la justice (canonique). Beaucoup parlent d’une Église plus au service mais cela reste des paroles et des beaux discours. Il est temps que l’on passe aux actes, à commencer par les évêques.

    1. Cher Confrère, Je vous remercie pour cette analyse. Quand j’écris que le « conseil épiscopal gouverne », permettez au canoniste que je suis de signaler que c’est une expression « sensu lato », qui n’oublie en rien la place et le rôle de l’évêque diocésain. Pour le surplus, je reste persuadé que le fait que seuls les clercs gouvernent, n’est ni nécessaire au regard de l’histoire de l’Eglise, ni bénéfique pour l’Eglise et ses clercs. Mais nous ne devons pas être d’accord sur cela… C’est aussi cela, la synodalité 😉. Prions pour notre Eglise et pour ses clercs. EdB

      1. Permettez-moi de vous répondre afin d’éviter tout genre de mécompréhension ou malentendu. J’avais bien compris le sens large de l’expression mais comme (futur) canoniste, je suis attaché à utiliser les paroles les plus précises possibles afin d’éviter toutes confusions ou mauvaises interprétations.

        En ce qui concerne la question du gouvernement, je ne sais pas ce qui vous laisse penser que nous ne serions pas d’accord. La question est trop intéressante que pour en débattre en commentaires et je serais ravi (je suis sérieux) de pouvoir en discuter autour d’un café/bière/repas (toujours plus propice pour une discussion franche et sereine) surtout si nous sommes amenés à collaborer dans un futur plus ou moins proche.

        Le centre de mon propos était surtout sur la parole « cléricalisme ». Selon moi, les abus de pouvoir et de pédophilie ne sont pas lié au fait que la personne qui les a commis était un clerc. L’utilisation du terme « cléricalisme » laisserait entendre que le fait de recevoir l’ordination fait de la personne un abuseur ou au moins le met dans des dispositions à le devenir. Ce qui conduit certains à dire que puisque le cléricalisme est le problème: « Pour supprimer le cléricalisme, il faut supprimer le clergé » (cf « Rendons l’Église au peuple de Dieu ! »).
        Selon moi, le problème des abus vient de deux choses qui conjuguées, sont dangereuses si on ne les combat pas: la soif de pouvoir qui dérive du péché originel et la position d’autorité. Il est vrai que les clercs sont plus sujets à cela mais à cause de leur fonction et non de leur ordination. On parle d’ailleurs de « cléricalisme » des laïcs (ce qui est une contradictio in terminis) et les abus n’ont pas été commis uniquement par des clercs au sein de l’Église. La société civile (politique, médias, écoles, familles,…) ne sont pas non plus épargné par le mal des abus. Preuve s’il en est que le problème n’est pas le cléricalisme (compris comme « ce qui est relatif aux clercs » et donc au sacrement de l’ordination) mais est bien plus profond que cela.

        Pardonnez la longueur des commentaires mais la nuance et la clarté ne souffrent pas la brièveté.
        Vous êtes le bienvenu à partager une bière quand vous voulez.

        1. Cher confrère, Vous vous méprenez sur le sens du mot cléricalisme, qui n’est pas une critique du clergé comme tel, mais bien de cette idée que le clergé serait « sacré » au point d’échapper à la condition de disciple propre à tous baptisés. (comme ma chronique l’écrit) Le procès de la brochure liégeoise est mauvais. Votre tante pourra vous dire que j’ai été un de ceux qui a réagi et ne me suis pas fait que des amis. Il ne s’agit pas de cela: saint Thomas d’Aquin rappelle que la Grâce élève la nature, sans la supprimer. Cultiver une forme de toute-puissance dans le clergé, est la porte « naturelle » vers des abus, que le péché ne fera qu’accentuer. Donc, comme dans toutes sociétés humaines, une juste cohabitation des différents états de vie, pour conduire le peuple de Dieu, est un chemin de guérison de ce que vous appelez « la position d’autorité ». Merci pour la bière, mais je ne me promène pas souvent dans le beau pays namurois. Fraternellement, Eric

  2. Nous les cathos, sommes une ( très )grande famille, beaucoup seront d’accord pour porter la faute collectivement.
    Dès que la faute est reconnue, c’est comme visiter quelqu’un de la famille en prison.
    Que Dieu nous vienne en aide et nous bénisse.

      1. Article du journal » La Croix  » (22/02/2019 ) Titre :  » Pardon : On peut prendre la part que d’autres sont incapables d’assumer  » ….. Les demandes de pardon pour un acte qu’on n’a pas commis ne se comprennent qu’en référence aux mystères de la Rédemption et de la Communion des Saints.
        Plus simplement : on aide l’autre à porter son péché.

  3. Nous souffrons tous de ces faits qui entachent un clergé majoritairement respectable.

    Comme toujours, on parle beaucoup de ces faits – hautement répréhensibles – alors que de belles actions ont lieu de façon journalière de la part de ceux qui travaillent dans et pour nos paroisses.

    Je pense à mon ancien curé, aujourd’hui décédé, qui m’a aidée à un point de rupture dans ma vie, qui m’a redonné le courage, l’estime de moi et aussi l’envie de participer pleinement à la vie paroissiale.

    Je n’aurai jamais assez de mercis pour lui …

    « Le scandale de la pédophilie ne signe pas pour autant la fin du catholicisme en Belgique. » En tout cas, ma Foi va à Jésus-Christ et non à l’Institution qui le représente et je ne changerai donc pas de croire en Dieu et en Christ, quelles que soient les répercussions de ces terribles dossiers … Ce sont deux choses différentes à mes yeux !

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