Avortement – la tentation de la démocrature soft. 

La démocratie se fonde sur le fait que la majorité par rapport à une décision, fait passer sa position, tout en laissant à la minorité la possibilité d’exprimer librement et publiquement son désaccord et les raisons de celui-ci.
Les « démocratures » sont ces régimes qui conservent des élections, mais où la majorité musèle l’opposition et paralyse les contre-pouvoirs : juges encadrés, presse libre écarté, opposants emprisonnés… Cette tentation d’une démocrature hard se rencontre, entre autres, à l’est du continent européen.
Rien de tel chez nous – me direz-vous…
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Sauf qu’il existe une autre forme de démocrature version soft, qui dénigre la parole de l’opposant, afin de la disqualifier plutôt que d’oser le débat de fond.
C’est à pareille tentation que cède Sophie Rohonyi (Défi) dans le quotidien La Libre de ce samedi en p.5. A la question: « Les évêques de Belgique s’opposent à la révision de la loi sur l’avortement. Selon eux, “la protection de la vie à naître est de la plus haute importance”. Qu’en pensez-vous ? », la députée répond: « Je pense qu’ils n’ont pas à s’immiscer dans des débats comme ceux-là qui ne doivent plus être vus comme des débats éthiques, mais comme des questions de santé publique. D’ailleurs, les experts commencent leur rapport en disant que l’avortement doit être un acte médical. » Elle ajoute un peu plus loin: « Ce débat éthique est censé avoir été réglé. ».
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J’ai dû me pincer en lisant cela. Le débat sur l’avortement est évidemment une question de santé publique, mais il est tout autant et bien davantage encore, une question éthique.
Cela me rappelle la parade des politiciens d’ultra-droite quand les évêques critiquent le non-accueil des immigrants. Leur réaction est paradoxalement fort symétrique à celle du jour : « Les évêques n’ont pas à s’immiscer dans des débats de régulation des frontières, qui ne doivent pas être vus comme de débats éthiques ». 
Ainsi la démocrature soft, qui dénigre la parole à contre-courant pour ne pas devoir affronter le débat de fond.
Par rapport aux dossiers qui charrient de la mauvaise conscience – tels l’avortement ou le non-accueil d’immigrés – où chacun cherche un douloureux arbitrage entre des valeurs qui s’entrechoquent, il est effectivement plus simple – mais aussi tellement moins lucide et courageux – de se réfugier dans le déni, en balayant toute dimension morale au débat. Et ainsi, disqualifier la voix minoritaire qui invite à se poser les questions qui dérangent.
On est bien loin de la phrase attribuée à Voltaire: « Monsieur l’abbé, je déteste ce que vous écrivez, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez continuer à écrire. »
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Je ne suis pas politicien et le jeu de la « petite phrase » qui déstabilise l’adversaire, me semble un bac-à-sable aussi vain que futile. Il ne s’agit donc pas ici de stigmatiser une élue que j’apprécie ou le parti politique à laquelle elle appartient.
Cependant, il me semble grave au regard de la démocratie et du droit à l’opposition libre et publique, qu’on dénie aux évêques le simple droit de s’exprimer sur une question aussi fondamentale que l’avortement et ce, en se réclamant un peu plus loin de son « partenaire et concurrent philosophique », le Centre d’Action Laïque, qui lui ne se prive pas d’en parler – … abondamment.
Vu que le président de Défi est philosophe, qu’il a traité de philosophie politique, que je l’estime et que nous avons échangé à plus d’une reprise, je souhaiterais recueillir sa réaction simple et concise sur deux questions: 1. l’avortement est-il un débat avec une dimension éthique? 2. une instance philosophique/spirituelle comme les évêques de Belgique a-t-elle un droit démocratique à s’exprimer publiquement dans pareil débat, quitte à être contredite ensuite par d’autres ?

44 réflexions sur « Avortement – la tentation de la démocrature soft.  »

  1. Le texte ci dessus est très éclairant, lumineux même , sur ce qui se trame vraiment dans les coulisses du pouvoir.
    Deux exemples :
    -Le mot :  » démocrature soft  » . Nous vivons, en effet dans une démocrature soft ( les exemples abondent).
    -« Avortement et non- accueil des immigrés  » même combat éthique ( et donc rien d’étonnant à ce que ces deux combats soient le fait de catholiques).
    Et pendant ce temps-là,  » Les media fabriquent du consentement … » ( Chomsky et Herman).

    1. En démocrate le combat éthique est ouvert à tous les participants, quelle que soit leur affiliation philosophique

  2. Le refus du temps de réflexion de 6 jours, le refus d’informer la femme enceinte sur l’ AIDE à laquelle elle a DROIT est inqualifiable. Le refus d’informer c’est préférer les ténèbres à la lumière , c’est mettre les personnes dans le noir pour mieux les manipuler . Qui sont les obscurantistes ?

  3. Les évêques de Belgique ont le droit de s’exprimer sur un tel sujet qui concerne tout le monde, en ce compris les citoyens catholiques.
    Si on interdit aux catholiques de s’exprimer, alors on assassine la liberté de pensée (chère au monde laïque) et aussi la liberté d’expression…
    Dans de tels sujets, je dirais que c’est presque un devoir de s’exprimer !

    1. Personne n’interdit aux catholiques (au passage, ils ne pensent pas nécessairement tous la même chose) de s’exprimer. Tommy Scholtes, porte-parole des évêques de Belgique, s’exprime régulièrement sur les chaines télévisées. Et c’est tant mieux.

      1. A titre individuel, il est très difficile pour un catholique de s’exprimer sur les sujets « éthiques », par exemple sur les forums ( où d’autre ???) sans recevoir des réponses agressives ou des insultes ! A la fin, on laisse passer ! Il m’est arrivé de recevoir moi-même des injures en tous genres !

        1. Au niveau mondial, c’est la religion la plus persécutée de toutes ( voir les rapports d’ amnesty international). On en parle très très peu dans les medias .

        2. Béatitudes 11. Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu’on vous persécutera,
          et qu’on dira faussement contre vous toute sorte d’infamie à cause de moi.

          Bon, ce n’est pas facile à vivre, c’est certain ;-)

          1. Finalmente, oui, nous sommes heureux. J’ai beaucoup aimé votre échange avec JP Snyers. Et Kees aussi a dit des choses très pertinentes pour défendre la démocratie. Prions pour nos frères dans le Christ persécutés dans leur chair et dans leur âme.

  4. Le problème, selon moi, de la parole ecclésiastique sur l’avortement, réside précisément dans le fait qu’elle repose en majeure partie sur des slogans tels que « la défense de la vie à naitre ». Oui, l’avortement représente une question d’éthique. Mais si l’on veut faire entendre un point de vue, il faut pouvoir aller au-delà des phrases un peu toutes faites qui sonnent comme un vieux discours catho rabâché.

    Soyons honnête, quel véritable argumentaire entend-on de la part des représentants de l’Eglise, si ce n’est : « la vie est sacrée » et autres phrases qui sonnent comme des préceptes incontestables, mais qui, avouons-le, ne veulent pas dire grand-chose. Quel contenu, quelle réalité, met-on derrière ces mots ? Ainsi, une vie à naître est-elle une personne ? Lorsque certains catholiques parlent – de manière extrêmement violente et stigmatisante – de meurtre voire de génocide, ils oublient que ces notions ne s’appliquent qu’aux personnes. Or, jusqu’à preuve du contraire, un embryon ne possède pas le statut de personne. Je n’esquisse ici qu’un élément du débat – sujet à discussion, certes. Mais de grâce, que les cathos, s’ils veulent être écoutés, exposent des idées, et non des slogans.

    L’avortement est un problème moral complexe que seule une éthique situationniste – qui prend en compte la complexité de chaque cas particulier – peut à mon sens valablement éclairer. Les évêques peuvent bien sûr rappeler ce qu’ils estiment être la norme, mais clore ainsi le débat par une pensée dogmatique et une morale du devoir désincarnée, ne les rendra pas crédibles. Ils apparaissent juste aux yeux de la société comme des « pères la morale » que personne n’a envie d’écouter.

    1. D’abord, pourquoi communiquez-vous sous pseudo? Nous vivons en démocratie et aucune inquisition viendra vous brûler… Ayez le courage de dialoguer à visage découvert, bon sang!
      Ensuite, il n’y a aucun slogan à prétendre que la vie humaine est à défendre. C’est la base de toute société humaniste. La question est de savoir à partir de quand la vie à naître, est une vie humaine et donc, comment aborder la question de l’avortement.
      Contrairement à ce que vous écrivez – relisez la déclaration des évêques – personne ne parle de « meurtre ». Par contre, il est en effet question d’un problème moral et non pas simplement d’une question de « santé reproductive », comme les slogans majoritaires le font croire.

      1. Bonjour à toutes et tous. Je pense qu’il y a évidemment une dimension éthique. Mais actuellement elle est placée en la conscience de chacune et non plus dans la loi. On peut choisir librement de garder l’enfant. Ou au contraire choisir d’avorter et dans ce cas la loi encadre simplement la pratique médicale. Quand aux évêques, et c’est un point de vue purement personnel, je n’ai pas de souci à ce qu’ils donnent un avis en leur nom propre comme tout citoyen. Si par contre c’est au nom de l’Eglise, alors ils devraient se limiter à leurs ouailles. Idem pour le CAL me dites vous? Mais ses instances sont élues et leur communication traduit la position de ses membres ce qui est autre chose. Belle soirée.

        1. Vous écrivez:

          “Quant aux évêques, et c’est un point de vue purement personnel, je n’ai pas de souci à ce qu’ils donnent un avis en leur nom propre comme tout citoyen. Si par contre c’est au nom de l’Eglise, alors ils devraient se limiter à leurs ouailles”.

          C’est très ambigu comme position: vous défendez la liberté d’opinion tant qu’elle se limite aux personnes, mais vous cherchez à la museler dès qu’elle est celle de l’institution, dans ce cas-ci l’Eglise.
          N’ayez donc pas peur: dans la Belgique d’aujourd’hui l’Eglise ne cherche pas à jouer d’autre rôle que celui de contribuer à un débat sociétal sur un problème d’éthique de première importance. Que sa vision de l’importance du respect de la vie ait un fondement religieux ne signifie pas ipso facto qu’elle devient inacceptable pour la société au sens large.
          Par contre, restreindre la liberté d’opinion à une institution dont la raison d’être est précisément d’être une source d’inspiration éthique est absurde.

          1. Bonjour. Je ne demande pas une censure vis à vis de l’Eglise, qui a bien évidemment le droit de s’exprimer notamment via les évêques. Ce que je critique c’est la légitimité de cette parole dès lors qu’elle sort de son propre cercle. A mes yeux une position émanant d’une hiérarchie non démocratique (au sens literal) et exclusivement masculine, sur un sujet principalement féminin, est plutôt ahurissante. Et je pense très contre productive, suscitant soit l’agacement soit le rire.

        2. A T Marique 4 Mai
          Vous écrivez:
           » Ce que je critique c’est la légitimité de cette parole dès lors qu’elle sort de son propre cercle”

          C’est bien cela l’ambiguïté de votre position en matière de liberté d’opinion: vous interdisez que l’Eglise puisse participer à un débat éthique comme acteur dans une société pluraliste.

          1. Encore une fois je n´interdis pas la parole. Je dis simplement qu´elle n’a pas de crédibilité. Une structure non démocratique qui critique la démocratie. Une société d´hommes qui prétend savoir ce qui est bon pour les femmes. Parler ne signifie pas être crédible ni avoir autorité sur une matière.

        3. A Thierry Marique,
          Je ne comprends pas. D’abord vous dites que l’ église n’a pas la légitimité de parler hors de son cercle et soudain cette non-légitimité devient non- crédibilité.
          Or la crédibilité est une notion subjective !
          Chaque citoyen peut décider, en son âme et conscience qui ou quelle institution est crédible ou pas.
          Je donne un exemple concret :
          A. sans travail, sans logement fixe , tombe enceinte par surprise mais elle se sent bien avec cette vie qui grandit en elle ( les hormones de soin et de nidification faisant leur travail) ….. A. veut garder son bébé. L’opinion publique, le père de l’enfant, les parents et les amis de A. risquent très fort de faire pression sur elle pour avorter (souvenons nous la dernière loi pro avortement emploie l ‘ expression « circonstances défavorables  » ).
          A ce moment A. peut très bien trouver que la société, le père de l’enfant , ses parents et ses amis ne sont malheureusement pas crédibles .
          ( parce que, par ex. ils n’aiment pas les bébés, ne pensent qu’ à l’argent, à la matière, à leur liberté chérie etc …. )
          Par contre, les chrétiens, les amoureux de la nature , les femmes et les hommes qui aiment les bébés …… eux , A. les trouve très crédibles.
          Elle se remet à prier,ce qu’elle ne faisait plus depuis longtemps ( en Europe 60 à 70 % de la population prie ou a déjà prié dans certaines circonstances , toutes religions et croyances confondues) )
          A. est informée, par miracle ( pas par la pub) qu’une asbl  » Le Souffle de Vie  » (  » Levensadem  » ) peut l’aider ( travail avec horaires souples, crèche, logement aéré , matériel pour bébé , moyens financiers … accompagnement psychologique.
          Cette asbl lui donne le temps de réfléchir.
          Si à ce moment , A. retombe sous l’emprise des gens que j’ ai cité plus haut ou si A. déprime, prend peur …. elle fera l’autre choix , le choix « raisonnable » . Dans ce cas l’asbl – qui ne juge personne – l’aidera à faire son travail de deuil .
          ( pensons ici aux mères qui ont subi une interruption involontaire de grossesse et qui aimeraient bien que l’on reconnaisse leur deuil, que leur enfant ait un nom, un lieu pour se souvenir).
          Autre parenthèse : l’asbl  » Souffle de Vie  » existe depuis très longtemps, est très efficace mais … elle ne vit que de dons . Ce qui n’est pas normal dans un état démocratique censé protéger les faibles et les fragilisés ( A. ci dessus est fragilisée par sa situation économique et les pressions qui rendent son choix très difficile).

          Autre cas concret: une femme enceinte, B, apprend que son enfant à naître sera mongolien.
          Ici les pressions risquent d’être bien pires encore puisque 80 à 90 % des enfants mongoliens sont éliminés dans le ventre de leur mère par eugénisme ambiant ou, et par ignorance de ce qu’est un enfant mongolien.
          Sur la base de ces chiffres, il est facile d’imaginer la suite de l’histoire.
          A moins que ….

          1. Effectivement il y a deux notions différentes. Un évêque possède une autorité qui n’est légitime que pour les catholiques. Mais sa parole pourrait cependant être intéressante et crédible pour les autres également. Je pointe simplement que le point de vue émanant d’une hiérarchie non élue et phallocrate deforce complètement l’argument sur un sujet tel que la légitimité démocratique de la loi sur l’avortement.
            Pour le reste vous semblez dire que les femmes qui demandent une interruption de grossesse le font sous influence de leurs proches ou de la société. Et ont besoin d’être ramenées à la raison. Je ne pense pas que cela corresponde à la réalité.
            Cordialement.

        4. Vous contestez la réalité des exemples que je donne , Thierry Marique. Mais le CAL lui- m^me se plaint de ce que  » les réalités que les femmes nous ont confiées sont encore trop peu visibles  » . ( articlee du 19 avril 1923 ).
          On légifère sans enqu^tes, sans données. . Sans avoir osé voir la réalité en face. On fait du drame humain qu’est l’ avortement, de la détresse des femmes ( Simone Veil un enjeu politique.
          Quand comprendra t-on que les chrétiens veulent simplement faire baisser les chiffres, diminuer le malheur dans le monde, au cas pour cas, sans juger les personnes comme le fait l’asbl  » Souffle de Vie  » d’inspiration catholique.

          1. Je devrais me relire mais je suis fatiguée.
             » On fait du drame humain qu’est l’avortement, de la détresse des femmes( Simone Veil) , un enjeu politique ( voyez les articles du Cal)

          2. Bonjour,

            Se trouver enceinte sans l’avoir voulu peut se vivre de façons très différentes selon les personnes. Pour certaines femmes la décision a prendre peut être un choix moral fondamental, pour d’autres non. Cela peut amener à se sentir en détresse pour de multiples raisons. Personnellement je pense qu’il faut considérer les femmes comme intelligentes, responsables et maitres de leurs actes. On doit respecter leur choix dans un sens comme dans l’autre. Le choix d’avorter clairement exprimé n’a pas à être mis en question. Le choix de garder l’enfant peut bien sûr mener à des difficultés financières, d’organisation etc et dans ce cas il faut évidemment orienter les futures mères vers de l’aide sociale et humaine; je vous rejoint donc sur ce point. Mais je pense que ce n’est ni à l’entourage ni aux organisations d’aide d’exercer des pressions sur le choix.

    2. Votre anonymat me gêne aussi. Nous ne savons quel langage utiliser . Nous ne savons pas si vous êtes ignorant, informé ou si vous faites semblant .
      Car quasi tout le monde ignore ( et là notre système éducatif est défaillant voir la récente manif des enseignants) ou fait semblant d’ignorer que plus de 80 % des enfants mongoliens à naître – bouches inutiles selon l’expression d’ Hitler lui- même – sont euthanasiés dans le ventre de leur mère.
      Et très souvent ce n’est pas le choix de la mère . Les pressions exercées sur cette femme déjà fragilisée par l’annonce d’un enfant  » différent  » sont énormes ( Je viens de lire  » Mongooltje, een kind als (G ) een ander  » ( écrit par des parents d’enfants mongoliens et des experts de l’aide à domicile  » Tandem « ).
      La société , l ‘ employeur, le mari, le compagnon , les parents de la femme enceinte: tous se donnent le droit, s’autorisent à faire pression. ( La société , par le biais de  » l’argent de nos impôts » prétend ne pas pouvoir  » entretenir  » tous ces handicapés, immigrés, détenus …..alors qu’ en démocratie nous devrions protéger et défendre les personnes fragiles ou fragilisées ).
      Aujourd’hui quelques femmes résistent pendant 12 semaines- c’est déjà très long.

      Quant aux autres handicaps… Un doigt en trop, un pied bot, une maladie chronique …. Je préfère ne pas savoir … Dans certain cas, avortement permis jusqu’ au 9e mois ….. . Quand celà se sait ( et les statistiques sont là ) c’est une gifle pour les personnes handicapées et les parents qui ont fait l’ autre choix, le choix de la vie.

      Les prêtres et les évêques …. Fait- on semblant d’ignorer que 2579 religieux catholiques ont été déportés à Dachau le plus souvent parcequ’ils s’opposaient au programme d’euthanasie hitlerien ?
      Sûrement, les autorités nazies ont dû leur dire  » de ne pas se mêler au débat  » .
      Ils l’ont quand même fait et plus de 800 d’entr’eux l’ont payé de leur vie.
      Les nazis n’ont pas osé arrêter le courageux Mgr Clemens Von Gallen ( porte parole des familles ET des soignants de personnes handicapées) qui dénonça l’action T4 , le programme d’euthanasie hitlérien . Après cette dénonciation,l ‘opinion publique allemande obligea les euthanasieurs à agir en secret.
      Mais Hitler n’eût jamais de difficulté à trouver des milliers de scientifiques prêt à mettre leur science au service de son idéologie qu’il prétendait démocratique puisque basée sur des élections .
      Je ne comprends pas comment les scientifiques osent encore se prévaloir de leur titre de  » scientifique  » pour faire AUTORITE dans un débat démocratique. ( Voyez aussi l’ expérience de Milner, les armes chimiques et bactériologiques , les chimères …… Même les gens simples, peu instruits savent aujourd’hui que  » ce n’est pas parceque quelque chose est scientifique que c’est bien. … Ou beau.
      Il y a beaucoup de choses que je ne comprends pas dans notre  » démocratie à la belge « . ce n’est pas normal, dans un an je dois voter comme les autres.

      1. Addendum : Les religieux catholiques de Dachau étaient aussi souvent incarcérés pour avoir caché des enfants juifs ou avoir aidé les résistants.
        Erratum : Mgr Clemens on Galen.

      2. Bonjour Muriel. Mais la commission qui a produit les recommandations a été constituée à la demande des partis opposés à l’extension de la loi. Sa composition était pluridisciplinaire et pluriconfessionnelle. On se doit de reconnaître que le débat démocratique a été bien respecté. Belle soirée. Thierry.

        1. Bonsoir Thierry, de quelle comission parlez vous ?
          Je crois savoir qu’en 1990 fut créée une  » Comission nationale d’évaluation d’interruption de grossesse  » , démocratiquement élue bien sûr.
          Cette comission voulant tenir compte d’évolutions médicales éventuelles, chargea un  » Comité scientifique multidisciplinaire  » de faire un rapport sur ces évolutions médicales . Ce comité scientifique multidisciplinaire était composé de 35 experts : médecins, psychologues, juristes … Je n’ai nulle part lu que ce ce comité était aussi pluriconfessionnel . Et si oui, de quelle manière ?

          1. C’est bien ce comité ivg. Mais il n’emane pas de la commission d’évaluation, il a été mis sur pied à la demande des groupes majoritaires à la chambre, en ce compris le pôle catholique CD&V.

    3. Que l’embryon soit ou non une personne est pourtant la question de base non ? Pour pouvoir appliquer une ethique situationniste (un concept lui-même criticable, ceci dit) et en déduire qu’un avortement est acceptable, il faut y avoir répondu par la négative. Mais si on y répond par la négative, on arrivera rapidement à la conclusion que presque tous les avortements sont éthiquement valides. C’est précisément pour cette question que la question est si polarisante : Il n’y a pas réellement de zone grise possible.

      Le fait que l’église apparaisse inaudible est-il vraiment un argument valide ? Elle l’était bien plus encore sous l’empire romain, dont les citoyens ont dû être scandalisés par nombre de ses propositions; or l’Eglise a continué à plaider ce qu’elle estime vrai et bon.

    4. Votre vie (la mienne aussi), est sacrée parce que vous n’en avez qu’une ! Pas de seconde chance pour personne !

  5. Comme pour la loi, la question éthique n’est jamais réglée pour l’éternité. Si débat il devait à nouveau y avoir, c’est à la Chambre et rien qu’à la Chambre qu’il devrait y avoir lieu. Les députés entendent et connaissent la position de l’église catholique et celle des évêques de ce pays. Nous ne sommes donc pas en démocrature. Enfin , pour rappel, de nouvelles élections auront lieu en juin 2025.

  6. Pour le dire très simplement, je crois que la parole officielle – institutionnelle – de l’Eglise sur cette question et sur bien d’autres, est devenue complètement inaudible parce que ne faisant pas droit à la complexité des situations réelles que vivent les personnes.

    Se borner à dire que la vie est sacrée, qu’elle est un don inaliénable de Dieu, et autres discours souvent entendus, revient à clôturer d’emblée la question. D’autant plus qu’on sait très bien ce que l’Eglise en pense. Que fait-elle de l’avis de nombreux experts : philosophes, théologiens, médecins… qui essaient, modestement et souvent avec droiture intellectuelle, d’éclairer le débat en y apportant de la nuance et de la complexité. Face à cela, qu’entend-on provenant de l’Eglise institutionnelle ? Un rappel pur et simple du catéchisme ou des références à « saint » Jean-Paul II considéré comme le maitre à penser sur toutes ces questions. Sauf que, quand on creuse, on s’aperçoit que tout cela repose sur un paradigme philosophique bien précis et qu’un autre est possible. Mais il faut être courageux, comme catholique, pour oser critiquer cela intra muros. La formation dans les séminaires et les institutions catholiques ne donne d’ailleurs pas les outils pour émettre cette critique. C’est dommage et en même temps triste parce que, en dehors de la poignée d’irréductibles fidèles à la « Marche pour la Vie » ou à la « Manif pour tous », tout cela suscite chez les jeunes au mieux de la perplexité, au pire du rejet. On aura beau jeu, après, de s’étonner de la « baisse de la pratique ». Mais tout va bien : on est à contre-courant et tout cela, c’est la faute à la sécularisation.

    J’entrais hier, au détour d’une promenade, à la cathédrale Saint-Aubin à Namur. La première chose que je vis, placardée sur la porte du nartex, est une affiche invitant à un « chapelet pour la vie ». Ces gens se sont-ils mis à la place d’une femme qui entrerait dans ce lieu pour se recueillir et qui aurait, peut-être, déjà avorté ?

    Si j’écris sous pseudo, c’est parce que je ne veux pas que l’on m’identifie. Je crois que c’est mon droit. C’est un peu le jeu d’internet : sur les forums, y compris catholiques, tout le monde ou presque s’exprime sous pseudonyme. Ce n’est pas de la lâcheté, c’est juste éviter de laisser des traces sur la toile, qui pourraient être instrumentalisées. L’Inquisition a peut-être pris d’autres formes de nos jours.

    1. J’ai dû mal cliquer quelque part mais ma – longue , pardonnez moi – réponse à votre com se trouve plus haut :  » Votre anonymat ….

  7. Les propos et les idées incriminés ne sont pas spécifiques à l’ultra droite (bien évidemment, Defi n’est pas dans cette mouvance). Quel autre parti politique en Belgique pourrait aujourd’hui tenir un discours très différent que celui tenu par madame Rohonyi ? https://www.lalibre.be/belgique/politique-belge/2023/05/01/cela-me-rappelle-la-parade-des-politiciens-dultradroite-eric-de-beukelaer-denonce-les-propos-de-sophie-rohonyi-defi-sur-lavortement-U7SDAYGB6VGK7P3SD2IMPO3TIM/

  8. La vie des catholiques serait tellement plus simple si, comme en Argentine entre 1978 et 1984 vis-à-vis des femmes résistantes, une dictature pouvait soustraire les bébés de femmes désireuses d’une IVG pour les confier à des familles bien-pensants. Et puis faire disparaître lrs génitrices. Le tout avec la bénédiction de l’église.

  9. Thierry Marique

    «  »Une société d´hommes qui prétend savoir ce qui est bon pour les femmes. » »

    J’ai quelques remarques de base :

    – D’abord, s’il y a une vie qui débute, elle ne vient pas « d’ailleurs » mais bien de la
    rencontre d’un homme et d’une femme; sans la participation d’un « père », fut-il
    seulement biologique, pas de grossesse !

    – Est-ce que les hommes, de façon générale, se désintéresseraient du fait qu’ils
    sont ACTEURS dans cette vie qui s’annonce ?

    – Est-ce que les jeunes hommes d’aujourd’hui ne sont pas informés et sur-informés
    dans les écoles déjà, par les publicités ensuite et les articles qui leur sont destinés ?

    – Est-ce qu’il n’appartient pas aux pères d’aujourd’hui – qui ont quand même un avis
    sur la question – d’instruire leurs fils en ces matières ?

    – Personnellement, j’ai toujours mis mes enfants sur le même pied, leur parlant de prudence,
    de respect, et pour TOUS, du sens des responsabilités

    Je ne vois donc pas pourquoi les « hommes », en tant que groupes – de laïques ou de religieux –
    n’auraient pas le droit de s’exprimer sur le sujet; au contraire, j’estime qu’il est grand
    temps qu’on élargisse le débat et que la femme ne se retrouve plus seule – comme c’est trop
    souvent le cas – pour faire face à une grossesse non désirée ! C’est trop facile.

    C’est un sujet éthique et moral dans lequel tout le monde peut/doit se sentir impliqué !

    1. Oui, que les pères assument leur part d´éducation des enfants bien entendu. Cela vaut pour les pretres aussi en general mais dans l´église catholique non en principe. Mais prétendre savoir comment les femmes devraient agir, c’est autre chose et ce que je critique. J´ajoute que de mon côté je ne prétends pas que l´avortement soit la solution pour toutes les personnes et situations.

      1. Eh bien, je pense aussi que l’avortement n’est pas – en général – quelque chose que l’on fait de gaieté de coeur.

        Ce que je conteste vigoureusement dans ce débat c’est que personne (PERSONNE) ne fait jamais allusion aux autres moyens de ne PAS se trouver dans cette situation.
        C’est l’avortement, point !

        Par exemple, si une femme est seule et précarisée, cela ne veut pas dire qu’elle doit avorter. On doit au contraire l’accompagner humainement et financièrement pour l’aider à s’en sortir.

        Si on ne fait pas cela, on en arrivera presque à réserver la naissance aux femmes favorisées et je doute que ce soit là le choix…

        On ne parle pas non plus de contraception parce qu’on ne parle jamais que de ses échecs.

        J’ai autour de moi des jeunes femmes qui ont le nombre d’enfants qu’elles peuvent élever et nourrir correctement; elles utilisent évidemment des moyens contraceptifs qui fonctionnent, même si on dit qu’ils sont peu fiables.

        Ceci dit, jamais au grand jamais on n’aborde la contraception masculine et quand on en parle devant des hommes, on voit bien leur geste de recul, ulcéré … « quoi, moi, je devrais me faire opérer » ? Alors que l’avortement – qui ressemble à une opération lorsqu’il est tardif – est considéré comme quelque chose de normal.

        D’ailleurs, ne parle-t-on pas du DROIT à l’avortement ? Cela dit tout ….

  10. Cher Abbé Eric de Beukelaer,
    J’ai beaucoup aimé votre texte sur la démocrature ! Je vous félicite pour vos actions à la défense de la vie de nos plus petits enfants. J’habite Wilrijk (°1963) après avoir grandi en Afrique, vécu à Brasschaat, UK, Suisse etc. J’essaie de supporter l’évangélisation par la Cathédrale d’Anvers, en mettant les prêtres et l’évêque ici en contact avec bishop Barron, Radcliffe OP, Spitzer sJ, Bonnassies etc. Ce serait une joie de vous parler sur le sujet à l’occasion. Vous me donnez l’impression de ‘kindred spirit’. Quoi qu’il arrive, rencontre ou non, un grand merci pour votre travail dans le jardin du Seigneur !
    Paul

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