Comme tant de Liégeois, j’ai des proches qui ont été sinistrés dans le déluge qui s’est abattu sur la province. Je suis passé par la sidération et l’impuissance, ne sachant pas comment aider, alors qu’ils étaient isolés par la furie des flots.
Et puis, je me suis retrouvé le lendemain, les jambes dans une eau qui sent le fuel pour aider aux premiers constats et rangements. Et là, un groupe d’adolescents vient nous voir et nous demande s’ils ne doivent pas aider: « nous sommes scouts et partons demain en camp. Nous sommes venus aider la famille de l’un d’entre nous et si nous pouvons faire quelque chose pour vous… » Chapeau.
Ce dimanche, je célèbre au sud de Verviers, en dépannage. Mais comment prendre l’autoroute E25, coupée à la sortie de Liège? Je pose la question à des pompiers qui vident une poche d’eau. Ils me répondent dans un français approximatifs, qu’ils ne sont pas d’ici. Les services de secours flamands sont venus en nombre, dépanner leur collègues liégeois surchargés.
Après les célébrations dominicales, je suis retourné donner un coup de main dans la maison sinistrée. Une équipe d’amis, de neveux et même d’amis d’amis… s’y sont démenés la journée durant. Dans toutes les maisons du quartier, c’était les mêmes élans d’entraide.
Comme me le glissa un des neveux, venus aider de l’autre côté de la Belgique avec son épouse: « pas morte, la solidarité. » De fait. C’est dans l’adversité que l’on reconnaît la qualité du lien social. Ce à quoi j’ai assisté ces dernier jours, m’a plutôt rassuré.
Oui, cher Eric: solidarité admirable! A travers ces drames, il n’y a plus ni flamands ni wallons. La souffrance de l’autre nous unis en dehors des querelles bassement politiques. Bravo et merci à nos amis du nord et pour leurs mains tendues. Bravo spécialement à nos amis d’Anvers qui n’ont pas hésité à venir au secours de tant de wallons durement éprouvés. Bravo et merci, chers amis d’avoir été tellement précieux dans ce moment si dur! De tout coeur, merci à nos chers amis flamands! On vous aime!
Oui, pas morte la solidarité et l’entraide. On s’en réjouit mais finalement ce n’est pas étonnant en Belgique. Nous avons, je pense, une culture de la solidarité profondément ancrée. Une grosse culture associative, grand héritage de l’Eglise.