« Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : Ils respecteront mon fils » (Matthieu 21, 33-43)
Dans la première lecture de ce dimanche, le prophète Isaïe reprend un vieux thème de la sagesse juive : un homme plante une vigne et s’en occupe patiemment. Hélas – les raisins de la récolte sont amers. De dépit, le vigneron se détourne du lopin de terre qu’il avait tant soigné. Et le prophète d’expliquer que cette vigne est le peuple hébreu qui attriste le Seigneur en ne respectant pas son alliance.
Dans l’évangile, Jésus reprend l’image à son compte et la radicalise. Le Fils de l’homme ne se fait plus d’illusions. Il sait que sa vie terrestre va bientôt finir. Pourtant, Il croit fermement que son Père ne l’abandonnera pas. Cela donne la parabole la plus autobiographique du Christ. La plus sombre aussi. Celle de vignerons qui refusent de rendre au propriétaire le fruit de sa vigne – et qui finissent même par assassiner son fils, afin de supprimer l’héritage. Cependant, la conclusion cite une autre parole de l’écriture juive : « la pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire ». Tout en annonçant la croix, le Nazaréen pointe vers les lueurs de Pâques.