Ci-dessous, voici ma chronique, parue cette semaine en p.10 de M… Belgique. Merci à la rédaction de me donner cet espace d’expression:
Magie du calendrier : La Saint-Valentin tombe un w.-e. de Carnaval, quelques jours avant le début du Carême (Mercredi des Cendres). L’amour humain est un Carnaval, qui se nourrit des bruits de la fête. Pour accrocher le cœur de sa Valentine, Valentin s’habille en prince et la fait rêver, le temps d’une excursion sur la lagune de Venise. Mais l’amour humain est aussi un Carême, qui parsème la vie de renoncements. Ainsi, Valentin prouve davantage encore son amour pour Valentine, lorsque – fatigué par sa journée de travail et craignant pour son emploi – il lui sourit et l’embrasse en franchissant le seuil d’entrée du domicile conjugal, avant de s’en aller encaisser stoïquement les reproches de ses enfants adolescents. La vie des couples oscille entre Carnaval et Carême. Et paradoxalement, ceci peut être source de joie. Voilà une vérité que, ni le puritain, ni le libertin, ne semblent comprendre. Le premier renonce à Eros pour Agapè. Le second sacrifie Agapè pour Eros. Le premier préfère le renoncement au désir. Le second assouvit ses désirs sans renoncement. L’un s’adonne à la bienséance. L’autre à la jouissance. Avec un même résultat: Parvenus à la maturité de l’âge, tous deux se retrouvent sans joie. Puritains et libertins étouffent sous un masque de Carnaval qui leur colle au visage : celui – respectivement – du clown blanc et de l’auguste. Ils ont oublié que Carnaval et Carême sont une seule séquence. Que Eros et Agapè sont les facettes de l’unique Amour.
oui, le tout est de garder l’église au milieu du village ;-)