Ci-dessous ma chronique parue en p.15 dans l’hebdo M… Belgique, de ce vendredi. Merci à la rédaction de me donner cet espace d’expression:
Il y a quelques jours, j’entendis à la radio un intellectuel bruxellois reconnu, nous expliquer qu’il s’était soumis à un des tests pré-électoraux, disponibles sur internet. « Le résultat m’a conduit vers le parti pour lequel j’ai le moins d’affinités », réagit-il. Ajoutant non sans humour : « Je pense que dois aller suivre une psychothérapie ». Par-delà le bon mot – voilà une déclaration qui mérite qu’on s’y attarde. D’un point de vue strictement rationnel, cet observateur averti aurait dû conclure : « Si ce test est pertinent, je vais donc m’intéresser au programme de ce parti. Soit celui-ci a changé, soit ce sont mes opinions qui ont évoluées ». Mais non – sa réaction fut : « Pitié, pas ceux-là ! » La preuve, s’il en fallait, que nous votons avec nos émotions, au moins autant qu’au nom de la raison. Voilà pourquoi une campagne électorale cherche davantage à séduire qu’à convaincre ; à ramener les déçus de son camp ou à capter le vote des indécis, plutôt qu’à convertir les opposants. « Le cœur a ses raisons que la raison ignore », rappelle la sagesse populaire. C’est une vérité, mais non une fatalité. Essayons de moins nous mentir. Cherchons à mettre en lumière une part occulte des émotions qui nous font voter pour tel parti plutôt que pour tel autre. La vie politique gagnerait en lucidité. Et les débats électoraux ressembleraient moins à un jeu de rôle. Entre gestion de la Cité et Commedia dell’Arte – à nous de choisir.
A moins que le GPS électoral ne soit biaisé dans ses questions ainsi que dans le poids accordé à celles-ci pour produire la conclusion…Un GPS électoral peut se révéler être un bel outil « politique ». Rien ne vaut le suivi des partis pendant la législature et la lecture des programmes qui sont des sources primaires d’information.