Journalisme responsable

L’édito du jour de Marc Metdepenningen, chroniqueur judiciaire au quotidien « le Soir » (p.2), mérite d’être souligné. J’apprécie l’homme autant que son travail – d’autant plus qu’il me fait parfois l’honneur d’intervenir sur ce blog. Pour autant, nous ne sommes pas toujours d’accord, mais cela alimente nos échanges.

Marc Metdepenningen est – depuis la première heure – opposé à la libération conditionnelle de Michelle Martin. C’est son droit et, une fois de plus, il n’est pas de mon ressort de prendre parti dans ce débat. Ce que je n’accepte pas, comme je l’ai exprimé sur ce blog, c’est de voir glisser toute la discussion autour de cette douloureuse affaire vers un populisme facile, prenant les religieuses de Malonne à parti (« elles sont complices« ) ou profitant de l’occasion pour régler de vieux comptes avec l’Eglise catholique (« ces irresponsables qui refusent le préservatif et ouvrent les bras à une meurtrière« ).

« Marcmet » – comme d’aucuns le surnomment –  n’est pas tombé dans ce piège. Ainsi, dans son édito du jour, il réitère sa conviction que l’accueil à Malonne soit une mauvaise solution, mais au passage salue le courage des  religieuses :  » Michelle Martin sera libre sous peu, même si on peut estimer que son élargissement dans les conditions retenues heurte le bon sens et l’objectif de resocialisation des condamnés. On l’a déjà dit : comment imaginer qu’une réclusion chez des nonnes âgées, certes courageuses dans leur décision de l’accepter, est susceptible de la réinsérer alors qu’elle bénéficiera d’un travail au noir dans le couvent de Malonne ? »

Pour cette incise qui fait droit à la vérité, merci Marc. Elle est la signature d’un journalisme responsable. Un bien précieux pour la démocratie. En tant que citoyen, il m’importait de le saluer.

 

3 réflexions sur « Journalisme responsable »

  1. Monsieur l’Abbé bonjour,

    Effectivement Marc est un grand journaliste équitable et juste à tout propos. En substance, le fait que la majorité de la population belge et étrangère soit adversaire de la mise sous liberté conditionnelle de Michèle Martin reste LE PROBLÈME MAJEUR. Marc n’est pas le seul à y être opposé, je le suis aussi et bon nombre de belges et autres citoyens d’autres pays le sont tout autant !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    Jacques

    *

  2. C’est effectivement l’exacerbation de la vindicte populaire qui m’a dérangé dans cette histoire et m’incite à laisser la justice de ce pays faire son travail.

  3. Merci Eric de ce post trop généreux à mon égard! Tout ce débat est épuisant. Il mêle dans un charivari incroyable les sentiments les plus sombres, les slogans de ceux qui se réduisent à constater la fatalité de la loi et de ceux (jen suis) qui croient pouvoir contester les conditions d’application de fait de cette meme loi… De la difficulté de faire entendr ceux qui veulent rester sourds à la connaissance (sans être prétentieux) et à la relativité des faits et des annonces…

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