Ik kende de deken van Kortrijk niet, maar de dood van een medepriester, op een paar jaren na mijn tijdgenoot, laat niet onverschillig. Omwille van feitelijkheden waarmee ik geen zaken heb en waarschijnlijk ook gebukt onder een verborgen vorm van depressie zou de man uit het leven zijn gestapt. Merkwaardig is dat we het hier niet hebben over een armzalige en verlegen pasterke die zijn weg niet vond bij de mensen. De deken was zachtmoedig, bemind en populair. Een succesvolle priesterleven is dus geen garantie tegen wanhoop. Men kan tegelijkertijd troostend optreden t.a.v. allen een troosteloos eenzaam door het leven gaan. “Wat hij voor anderen heeft kunnen doen, heeft hij niet voor zichzelf kunnen doen », zei bisschop De Kesel gedurende de uitvaart. « Aan deze vorm van eenzaamheid is hij ten onder gegaan. »
Eenzaamheid behoort tot elk menselijk leven. Celibatair of gehuwd, we blijven allen ergens een raadsel voor onze medemensen en eigenlijk ook een beetje voor onszelf. Deze “terra incognita” is de zetel van onze eigenheid. De kerkvaders noemden dit “de interne woestijn”. In deze woestijn blaast Gods Geest, om het ziel te inspireren dat luistert naar zijn stem. Geestelijke eenzaamheid is dus noodzakelijk en zelfs gezond. Daarom heeft een mens nood aan stilte en moet een gelovige tijd maken voor gebed.
Maar er bestaat een dodelijke vorm van eenzaamheid. Het heet “vervreemding”, een vorm van geestelijke kanker dat elke levensrelatie aantast: relatie tot de anderen, relatie tot God en relatie tot zichzelf. Wie ten prooi valt aan vervreemding, verliest de weg naar zijn eigen ziel. Zelfdoding kan dan een wanhopige poging worden om zichzelf te herwinnen. De tegengif heet “integriteit”. Deze is een vorm van intieme dialoog met zijn eigen ziel, met naaste vrienden en – voor de gelovige – met God. Wanneer donkere wolken boven ons leven zweven, deugt het niet om alleen maar met anderen bezig te zijn. Christus zei niets anders: “Bemin je naaste… begin met jezelf”. Met de jaren ervaar ik hoe moeilijk dit soms kan zijn, zelfs voor wie gelooft. Daarom moeten we blijven bidden voor wijlen de deken van Kortrijk en voor allen die lijden onder het juk van de vervreemding.
Année : 2011
Five o’clock tea, parole d’expert et dessous des cartes.
« Une nouvelle chasse l’autre », me suis-je dit ce matin en voyant la « une » d’un de nos quotidiens. Disparu en pages internes, le Japon. Remplacé par un scoop et une photo : un de nos responsables politiques a pris le thé à Westminster. Je comprends le choix du point de vue médiatique, mais cela ne le rend que plus intéressant à commenter. Bien sûr que la radioactivité c’est dangereux et que cela fait très peur. Mais la radioactivité est invisible et n’offre donc pas beaucoup d’images. Après quelques jours, le public se lasse et on passe à autre chose… Une nouvelle chasse l’autre, même si la radioactivité – elle – n’a pas disparu. Cela dit aussi quelque chose de notre monde. Les enjeux les plus importants nous échappent : qui d’entre nous comprend vraiment ce qui se passe à Fukushima ? Cela reste le domaine de quelques spécialistes. Voilà ce qui a permis la construction de centrales nucléaires près d’une faille sismique et ceci, en oubliant de prévoir le risque de tsunami. La complexité du chantier fut couvert par la garantie de nombreux experts, qui eux-mêmes faisaient une analyse sur base d’autres expertises, qui elles-mêmes… Aujourd’hui, tout le monde se dit : « comment avons-nous pu ? », mais les experts n’ont rien vu. Il en fut d’ailleurs de même pour la crise des « subprimes », ces outils financiers tellement complexes et virtuels que leur niveau de toxicité avait échappé à tous ces experts qui avaient certifié la solidité des créances sur base d’autres expertises qui… Les analyses des experts sont précieuses et mêmes indispensables, mais toutes les analyses du monde ne remplacent pas un regard synthétique qui embrasse du regard tous les aspects d’une question. Ce regard fait de plus en plus défaut, de par la technicité des dossiers : tout le monde s’en mêle, mais plus personne ne sait encore vraiment de quoi on parle. D’où la floraison d’explications plus ou moins magiques : derrière la crise de Wall Street ou de Fukushima se cacherait un grand complot, voire un calendrier maya. Dans ma famille, il y avait ainsi un cousin éloigné qui expliquait tout drame du monde ou de la famille par le « dessous des cartes »… la vraie vérité qu’on nous cachait ; le grand complot secret de quelques forces tellement puissantes que personne n’en avait jamais entendu parler. La réalité est plus prosaïque : l’humanité veut avancer toujours plus vite et faire plus fort, sans prendre le temps de s’asseoir pour réfléchir à ce qu’elle fait : « Quel est celui d’entre vous qui veut bâtir une tour, et qui ne commence pas par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ? Car, s’il pose les fondations et ne peut pas achever, tous ceux qui le verront se moqueront de lui :Voilà un homme qui commence à bâtir et qui ne peut pas achever ! » (Luc 14, 28-29) Si le Seigneur revenait aujourd’hui, il changerait la parabole. Il parlerait d’un homme qui construit une tour sans prendre le temps de poser des fondations… La tour s’est effondrée et cela n’avait rien à voir avec le « dessous des cartes ».
Prime de risque
C’est avec intérêt que j’ai lu la présentation par Joan Condijts dans les colonnes du Soir (p.27) du dernier livre de Bruno Colmant et Benoît d’Udekem. ( « 2011-2013 : Les prochaines conflagrations économiques » De Boeck & Larcier). J’apprécie chez le premier des deux auteurs, avec lequel j’ai coécrit un ouvrage de dialogue-débat, une grande intelligence alliée à belle honnêteté intellectuelle. C’est ce qui permet à ce banquier d’envisager des chemins d’avenir en rupture avec le discours dominant de rigueur budgétaire, pourtant prôné par la banque centrale européenne sous influence de l’Allemagne – moteur économique de l’Europe et bon élève en la matière : « L’endettement public devient d’une telle inégalité qu’il doit se passer quelque chose. Et le scénario le plus probable est qu’on passe par une période d’inflation. » Une inflation contrôlée et canalisée, s’entend, mais une inflation tout de même. Je n’ai pas compétence pour me prononcer sur la question. Favoriser l’inflation est intellectuellement dérangeant, car c’est un peu jouer la cigale contre la fourmi : celui qui s’est endetté s’enrichit par rapport à celui qui épargne. Cependant, dans un environnement où le mauvais exemple de surendettement vient de la première économie mondiale, c’est peut-être cela « jouer la carte de la mondialisation ».
Ce qui retient surtout mon attention, est la motivation donnée : « Les Etats doivent en effet régler l’ordre social, c’est-à-dire le bien-être des générations à venir, et parallèlement gérer la valeur de la monnaie. Nous pensons que les Etats devront privilégier le premier au détriment du second.» Ici est rappelé en quelques mots que « l’économie politique », c’est l’économie au service de la politique – le bien de la cité – et non inversement. Or la politique n’est pas une science exacte, mais un art pratique. Aristote enseignait qu’elle n’est pas d’abord guidée par la sagesse théorique (sofia), mais bien par le bon sens pratique (phronèsis). Ce bon sens se doit donc d’être le gardien de l’ordre social en usant de souplesse et de pragmatisme. C’est pareille souplesse qui pourrait inviter à léser l’épargnant d’aujourd’hui pour soulager le citoyen de demain, car c’est lui qui devra in fine apurer la dette publique colossale contractée par ses (grands-)parents.
Plus loin encore est esquissé le profil de l’homme public souhaité : « il faudra aussi que des hommes de caractère émergent. Ils devront prendre des risques à titre personnel. Car dans les crises et les moments de perdition, ceux dont les schémas de pensée sont répétitifs et obéissants sont écartés par l’Histoire ». Cela est tellement vrai. Notre monde en perpétuel changement a besoin de créateurs plus que répétiteurs. Churchill, qui donnait comme conseil aux jeunes gens : « étudiez l’histoire », était le premier à oser des chemins d’avenir qui rompent avec le passé.
Voilà donc une invitation à prendre des risques et à le faire – non par égoïsme – mais en vue de l’ordre social. Ce faisant, gardons tout de même à l’esprit que dans une vie « l’assurance tous-risques » n’existe pas. Celui qui prend des risques doit être prêt à en payer le prix. C’est ce que nous rappelle la population libyenne… Pour les chrétiens, c’est le sens même du Vendredi saint qui voit cloué sur une croix Celui qui avait pris tous les risques de l’Amour. Mais la croix n’est pas le dernier mot. Il y a le matin de Pâques. Parfois ceux qui prennent des risques en payent chèrement le prix. Mais si leur cause est portée par l’amour, une fécondité leur survivra. A défaut d’être sage, il est donc de « bon sens » de prendre le risque de l’Amour, car ce qui donne du prix à une vie n’est pas d’abord la quantité des années ou la qualité du confort. Il s’agit de l’intensité du souffle.
L’héroïsme ordinaire
Il existe un héroïsme extraordinaire. Celui d’une Mère Theresa ou d’un saint François d’Assise. Ces êtres dont toute la vie dit quelque chose de la démesure de l’Amour.
Mais il existe également un héroïsme ordinaire. Celui de l’homme qui se jette à la mer pour sauver un enfant qui se noie. Ou du pompier qui se rend au cœur de l’incendie. Celui de ces résistants libyens qui défendent la liberté avec des moyens dérisoires. Celui de ces hommes et femmes qui travaillent à stabiliser la centrale nucléaire de Fukushima. Ils savent qu’ils y laisseront leur vie ou au moins leur santé. Pourtant ces personnes ordinaires y sont allés sans rechigner, laissant derrière leur conjoint et enfants pour sauver des milliers de vies. Et s’ils tombent, d’autres prendront leur place. A méditer par tous ceux qui désespèrent de notre humanité. Capable du pire, Monsieur tout-le-monde peut aussi se révéler un héros ordinaire.
Voyage aux îles de la Désolation
Commission parlementaire abus sexuels (le Soir p.11)
« La situation, chez nous,
est pire qu’au sein de l’Eglise »
Denis Holsters, président de l’Ordre
des médecins, a dépeint,
mardi, devant la commission
parlementaire sur les abus
sexuels, une situation qu’il estime
« pire que dans l’Eglise », au
sein de sa corporation… Si un
évêque a la possibilité d’infliger
des sanctions ou une réaffectation
forcée aux prêtres abuseurs,
les organisations professionnelles
des médecins apparaissent
bien démunies face aux
déviants.
Kerken en inbeslaggenomen dossiers/ Eglise et dossiers confisqués (Belga)
Wie destijds bij de commissie-Adriaenssens een getuigenis over seksueel misbruik aflegde, kan over een maand zijn inbeslaggenomen dossier terugkrijgen. Dat meldt het christelijk weekblad ‘Tertio’. Wie zijn dossier ophaalt, kan beslissen geen stappen meer te ondernemen. Maar wie wil laten nagaan of vervolging mogelijk is, kan zich opnieuw bij het federale parket melden. De Antwerpse bisschop Johan Bonny verzekert dat wie daarna stappen wil doen naar de kerk om met het verleden in het reine te komen, « bij haar terecht zal kunnen ».
Les évêques se réjouissent de la décision du parquet fédéral de restituer dans un mois les dossiers aux victimes d’abus sexuels, a fait savoir l’évêque d’Anvers, Johan Bonny, dans l’hebdomadaire catholique Tertio.
Il y a quelques jours, le parquet fédéral, qui centralise toutes les enquêtes concernant les abus sexuels au sein de l’Eglise, a décidé de restituer dans un mois les dossiers aux victimes. L’Eglise se réjouit que les dossiers Adriaenssens soient finalement débloqués après neuf mois, a souligné Johan Bonny, précisant que les plaignants pourraient dorénavant entreprendre les démarches qu’ils désiraient. L’évêque d’Anvers a par ailleurs précisé que toute personne qui frapperait à la porte de l’Eglise serait la bienvenue.
Justice immanente…
Je suis fan de « Mediatic », le billet matinal d’Alain Gerlache sur la radio RTBF Première. Ce matin, voici le début de son billet:
« Il a suffi d’un message posté sur Twitter quelques heures après le tremblement de terre pour déchainer les passions : «Si vous voulez vous sentir mieux après ce séisme, faites une recherche sur le nombre de morts à Pearl Harbor».
Décodage. Pearl Harbor, c’est une base militaire américaine à Hawaï attaquée par surprise par l’armée japonaise en 1941, alors que les Etats-Unis n’étaient pas encore entrés en guerre. 2500 morts, la destruction d’une grande partie de la flotte du Pacifique. Aujourd’hui encore, c’est un traumatisme dans la conscience collective américaine. L’associer au désastre qui a frappé le Japon, c’est donner au tremblement de terre la dimension d’un châtiment. Ce message a d’autant plus marqué les esprits que son auteur est une personnalité des médias américains, le scénariste de Family Guy, un dessin animé à l’humour controversé et il est suivi par 160 mille personnes sur Twitter. Même s’il s’est excusé par après, son tweet a en quelque sorte fait sauter le bouchon : c’est un véritable déferlement de haine anti-japonaise qui a suivi au milieu des messages de compassion et de solidarité. En réaction, il y a eu énormément de messages d’autres américains condamnant ces propos et mettant en pièce cette notion archaïque de justice immanente. Un des tweets les plus repris dit ceci : « Si le tremblement de terre est la punition pour Pearl Harbor, alors je me demande ce qui nous attend pour Hiroshima… » C’est signé « SuperAthée ». Une autre image de l’Amérique ». http://alaingerlache.be/post/3873768498/twitter-pour-le-meilleur-ou-pour-le-pire
La suite vaut la peine, allez la lire sur son site. Ce qui m’intéresse, c’est l’utilisation erronée du terme: la « notion archaïque de justice immanente »… un mot qui a fait récemment couler beaucoup d’encre en Belgique… pour désigner en fait l’idée archaïque et même païenne d’une soi-disant « justice divine » qui punirait par des catastrophes naturelles nos ennemis. Une notion rejetée par Jésus qui rappelle que son Père « fait lever son soleil sur les mauvais et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes ». (Matt 5, 45) Bref, quand l’humoriste américain dont parle Alain Gerlache pense que ce qui arrive au Japon est une punition pour Pearl Harbor, il vise la païenne notion de punition divine et non la « justice immanente ». Cette dernière se traduit plutôt en terme contemporain: le « risque systémique ». Exemple: Si on construit des centrales nucléaires sur un terrain sujet aux tremblements de terre, le risque est plus grand qu’une secousse et/ou un tsunami endommage une centrale. Ca, c’est la « justice immanente » ou le « risque systémique ». Dieu n’a rien à voir avec ça et Pearl Harbor, non plus… Dieu merci.
Ceci étant rappelé, portons le courageux Japon dans la prière.
15.03.11 #mediaTIC est diffusé dans Matin Première du lundi au vendredi à 08:30 #Matin1
Le sens du Carême… Forum de midi – RTBF radio Première 14 mars 12h-13h
Le sens et la place du carême dans la société d’aujourd’hui ? Lundi 14.03.2011, émission animée par Fabienne Vande Meerssche.
Le carême a commencé en milieu de semaine dernière. Il s’agit en théorie d’une période de 40 jours de jeûne, de prière et de partage. Cette tradition est-elle encore pratiquée par un nombre significatif de croyants ? Quelle est la place et quel est le sens du carême dans la société d’aujourd’hui ?
Les invités:
Isabelle Praille, vice-présidente de l’Exécutif des Musulmans de Belgique (isasoum@hotmail.com)
Abbé Eric de Beukelaer, informateur religieux et responsable du séminaire Saint-Paul
http://ericdebeukelaer.be/
Ricardo Gutierrez, journalitse au quotidien Le Soir
http://archives.lesoir.be/humeur-le-careme-est-%AB-vintage-%BB…-et-pa%EFen_t-20110311-019WY7.html
page web: http://www.rtbf.be/lapremiere/emission_le-forum-de-midi?id=2202
podcast: http://www.rtbf.be/radio/player/lapremiere?id=864983&e=
Godzilla….
De meesten onder ons kennen ‘Godzilla’, het monster uit de Japanse filmcultuur. Dit enorme hagedis werd in het leven gewekt door uit de hand gelopen atoomenergie. Het beest is verstandig, snel en haast onverwoestbaar. Vandaag heet het dier ‘Fukushima’. Nogal merkwaardig: De meest angstaanjagende monsters, zijn juist diegenen die we zelf in het leven hebben geroepen…
La plupart d’entre nous connaissent “Godzilla”, le monstre de la filmographie japonaise. Il s’agit d’une espèce de lézard géant, apparu sur terre suite à une expérience atomique malheureuse. La bête est rapide, intelligente et quasi indestructible. Aujourd’hui, elle s’appelle « Fukushima ». N’est-pas curieux? Les montres les plus terrifiants sont ceux auxquels nous avons-nous-mêmes donné la vie…