«Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.» (Matthieu 22, 21)
Une fois de plus, les ennemis de Jésus essaient de le piéger : « faut-il payer l’impôt à l’occupant ? » S’il dit « oui », il est un collabo. S’il dit « non », il est un fauteur de trouble. Le Christ ne tombe pas dans le panneau. Il répond : « je ne suis pas venu pour faire de la politique et me mesurer à César. Je suis venu de Dieu pour parler de son règne. Rendez donc à César ce qui est à César, mais – surtout – rendez à Dieu ce qui lui revient : ne réduisez pas son Evangile à un programme politique ».
L’Evangile se situe entre deux extrêmes : il ne se désintéresse pas des questions sociopolitiques en se contentant d’enseigner la résignation aux pauvres – comme le pensaient Napoléon ou Marx. Non, l’Evangile n’est pas un « opium pour le peuple ». Au contraire, la Parole de Dieu réveille les cœurs et les consciences et elle invite le baptisé à s’engager pour un monde plus juste. Cependant, personne ne peut enfermer le Christ dans un programme politique, si généreux soit-il. C’était l’erreur du philosophe français Maurras – pourtant lui-même agnostique. Il prônait que seul un système avec la religion catholique comme religion d’état, était conforme à la volonté du Christ. Non, bien que devenu totalement homme, le Christ n’en vient pas moins de Dieu. Il dépasse donc toutes nos constructions humaines : « rendez à Dieu ce qui est à Dieu ». Des chrétiens peuvent parfois se retrouver adversaires politiques, car ils proposent – chacun de bonne foi – des solutions différentes pour gérer la cité. Cela ne les empêche pas de se retrouver le dimanche, comme frères, pour écouter ensemble la Parole et communier au Christ dans son Eucharistie.