Avec la sortie du dernier film de la série, la Pottermania bat à nouveau son plein. Je n’ai jamais partagé l’avis de ceux qui pensaient que la lecture d’Harry Potter encourageait la pratique des sciences occultes chez les jeunes. Le risque n’est évidemment pas zéro qu’un mineur à la dérive confonde l’histoire et la réalité. D’où un besoin de vigilance et d’éducation de la part des parents et autres adultes. Mais reconnaissons que la possibilité de « dégâts collatéraux » provoqués par une œuvre littéraire auprès de personnes fragiles, a malheureusement toujours existé. Ainsi, le roman épistolaire « les souffrances du jeune Werther » que Goethe publia fin du 18e siècle et qui provoqua quelques suicides romantiques parmi une jeunesse désœuvrée.
Ce devoir de vigilance de la part des adultes étant rappelé, soulignons que le talent de J.K. Rowling est justement de parler de notre réalité en faisant de la fiction. Voldemort (pour les profanes de la série : le très méchant) est le tenant d’une communauté de sorciers de sang-purs, là où Harry et ses amis défendent un monde qui s’ouvre à la différence. Pas besoin de baguette magique pour transposer ce récit dans notre réalité quotidienne. Cela, la plupart des jeunes lecteurs de « Harry Potter » l’ont fort heureusement bien compris.
Parmi les nombreux personnages de la saga Potter, la figure d’Arthur Weasley, père de Ron, mérite notre attention (pour ceux qui ont vécu ces dix dernières années sur la planète Mars, Ron est le meilleur ami d’Harry). Ce brave fonctionnaire du ministère de la magie est issu d’une prestigieuse lignée de sorciers pur-sang. Et pourtant, Arthur Weasley respecte le monde des « moldus » (pour le demi-pourcent de la terre qui l’ignore encore, le terme « moldus » désigne les non-magiciens) et fait tout pour essayer de mieux connaître cette autre communauté d’humains, à la fois si semblable et si différente.
Ce matin, j’ai découvert quelque chose de cela en écoutant à la radio (Matin Première – RTBF) Karl-Heinz Lambertz, le ministre-président de la communauté germanophone de Belgique. Voilà un homme politique socialiste aux convictions proches de celles d’Elio Di Rupo, qui n’en garde pas moins une vision des choses propre à la culture germanique. En l’entendant parler de la Flandre, je me suis dit : « Tout en défendant les positions francophones, cet homme parle comme un flamand et analyse les choses comme on le fait au nord du pays ».
De là à le nommer Formateur, il y a un pas que le Roi ne pourra sans doute pas franchir. Cependant, pour sortir de l’impasse, il est important que nos hommes politiques capitalisent sur ce genre de personnalités qui – à la manière d’Arthur Weasley face aux Moldus – symbolisent un pont entre Flamands et Francophones.
Belle analyse et parallèle bien vu.
J’ai souvent observé, aussi pour vivre en terre francophone à 6 ou 7 km de la frontière linguistique (la francophone – germanophone !) que les belges de langue allemande sont souvent calmes, posés, réalistes, soigneux, respectueux et travailleurs. Le meilleur des allemands sans leurs défauts, et le meilleur des autres belges, sans leurs défauts. Ah si ! parfois une certaine modestie, …peut-être parce qu’ils sont une petite minorité.
C’est marrant, j’ai pensé la même chose ce matin : un germanophone premier ministre, warum nicht ?… Aber wozu ?
Si on se connaissait mieux au nord, au sud, à l’est et à l’ouest de la Belgique…
On se parlerait, on s’apprécierait, on prierait ensemble comme à Assise…
Vive la Belgique!
Jean-Marie
Je pense que les effets de la lecture de Harry Potter dépend de chaque enfant. Il y en a qui s’immergent complètement dans l’histoire et croient que tout ce qui est écrit est réel. Mais il y en a qui savent que tout est fiction et que la lecture sert à divertir. Les parents jouent un rôle important dans la perception des enfants de ce qu’ils lisent.