C’est avec émotion que j’ai appris ce jour le décès inattendu de Mgr Aloys Jousten, évêque émérite de Liège. Il était en WE récréatif avec ses confrères de rhétorique. Chaque année, il vivait ce moment de retrouvailles et s’en réjouissait. Juste avant son départ, il me téléphona pour me dire d’excuser son absence à la fête de Saint-Lambert. Comment aurais-je pu savoir que c’était la dernière fois que je lui parlais?
Lui et moi étions fort différents, mais j’avais une grande confiance en son engagement pastoral. C’est pour cela que je l’avais choisi comme accompagnateur spirituel, depuis son éméritat. Il m’a fait du bien.
Quel type d’évêque était-il? La plupart des évêques ont une expérience pastorale typée: paroisse, école, université, mouvements… Mgr Jousten avait quasi tout fait dans sa vie : curé et doyen, enseignant et directeur d’école, formateur de séminaristes, vicaire épiscopal… Cette vaste expérience fit en sorte qu’il devint un évêque tout-terrain, capable de suivre des situations fort différentes avec expérience et sagesse. Aloys Jousten avait le bon-sens de ses origines rurales et le côté sérieux et bosseur de ses racines germanophones. Ceci en fit un évêque simple et aimé.
La semaine dernière, il présidait encore notre pèlerinage belge au Congrès eucharistique de Budapest. Il participa à toutes les activités avec nous, malgré sa fatigue et le fit avec entrain et humour. Ainsi, il n’aimait pas trop les atours épiscopaux. A Budapest, les évêques portaient pourtant de grandes mitres. On le taquinait avec cela et il riait de bon coeur. Qui aurait pu se douter que ce serait son dernier pèlerinage sur cette terre? Je suis persuadé que désormais, il veille sur nous depuis l’Eternelle Lumière.
A Dieu, cher Monseigneur. A Dieu, cher Aloys. Puisse le Bon Pasteur accueillir celui qui l’a si bien servi, en donnant l’image d’un bon berger au milieu de son peuple.
Sincères condoléances
J’ai jamais eu l’impression que vous êtes très différents.
« Qu’il te conduise à travers ciel au Père éternel » (Brassens)