«En ce jour-là, le soir venu, Jésus dit à ses disciples : Passons sur l’autre rive. » (Marc 4,35-41)
La vie est passage – de l’enfance à l’adolescence ; de l’âge adulte à l’automne de la vie. Nous passons d’une rive à l’autre et – parfois – de violentes tempêtes secouent le frêle esquif de nos existences. Alors, nous prenons peur et – même si nous ne sommes pas très religieux – une prière s’échappe de nos lèvres : « Seigneur, je coule – cela ne te fais rien ? » Et pourtant, si souvent, le Seigneur semble endormi, comme s’Il nous laissait seul, avec notre frayeur.
Le Christ n’a jamais promis qu’il n’y aurait pas de tempêtes. Il n’a pas, non plus, promis que – tel Zorro – Il nous sortirait de toute épreuve. Non – il a simplement promis qu’Il resterait avec nous dans la barque – jusqu’à ce que celle-ci ait rejoint l’autre rive. Alors, soyons dans la paix.
S’il y a des paroles que j’aimerais entendre au jour de mes funérailles, ce sont celles du vieil hymne anglican de Henry Lyte, “Abide with me” (« Reste avec de moi »): ”I fear no foe, with Thee at hand to bless; Ills have no weight, and tears no bitterness. Where is death’s sting? Where, grave, thy victory? I triumph still, if Thou abide with me.” (« Je ne crains aucun ennemi, tant que – tout proche – Tu bénis. La maladie ne pèse pas et les larmes ne sont pas amères. Où est l’aiguillon de la mort? Où la victoire de la tombe? Je triomphe de tout cela, Seigneur, tant que Tu restes avec moi ».)
J’adore ce chant moi aussi; à la chorale paroissiale, nous le chantions souvent pour des funérailles, bien sûr, mais pas seulement car faire demande à Dieu de se tenir près de nous peut être une démarche quotidienne.
C’est très émouvant à chanter et il faut garder une maîtrise de la voix pour ne pas « trembloter » !
Cela me rappelle le titre d’un livre de Daniel Rops : « Mort où est ta victoire » ?
en effet un chant magnifique qui nous porte comme le dit Eric de Beukelaer vers l’ autre rive