«Voici que le semeur est sorti pour semer…». (Matthieu 13, 1-23)
Nous connaissons tous l’explication de la parabole du semeur, telle qu’elle se trouve en l’évangile selon saint Matthieu. Elle est juste et judicieuse, mais sans doute ne date-t-elle pas de Jésus, mais bien de l’époque de la rédaction de l’évangile – quelque quarante années plus tard. Il s’agissait alors d’encourager la jeune Eglise, faisant face aux premières persécutions : « Soyez comme une bonne terre ! Ne vous découragez pas et ne laissez pas les soucis du monde, vous détourner de l’Evangile. » Voilà un message d’encouragement, qui invite à être une « bonne terre, qui accueille la semence ».
Quand Jésus raconte la parabole, le contexte est cependant différent. Il est suivi par des jeunes disciples, qui croient qu’Il est le Messie et comprennent d’autant moins que « rien ne bouge ». Ils le harcèlent donc de questions : « Quand vas-tu prendre le pouvoir ? Chasser les Romains ? Rétablir un culte juste et la place du royaume d’Israël face aux nations ? » Face à tant d’impatience, Jésus répond : « Mon Père – lui – ne raisonne pas comme vous : Il sème Sa parole à tous vents. Pour les bons comme pour les méchants. Il sait qu’une partie de la semence ne germera pas. Mais Il garde confiance. Celle qui tombera en terre et portera du fruit, rapportera au centuple. » Ici, l’accent de la parabole est mis sur la confiance – un message qui murmure à notre âme : Tel le Père, soyons des semeurs d’amour et d’Evangile à tous vents – auprès des bons, comme des méchants.
Pour poursuivre la méditation : commentaire de Myriam Tonus sur RCF-Liège dans « Jour de Joie ».