«Veillez donc, car vous ne connaissez pas le jour où votre Seigneur viendra!» (Matthieu 24, 37-44)
Avec le temps de l’Avent, s’ouvre une nouvelle année liturgique : nous quittons l’année durant laquelle l’Evangile selon saint Luc fut proposé chaque dimanche à l’église et entrons dans l’année consacrée à saint Matthieu.
Plus immédiatement, l’Avent est le temps de quatre semaines qui nous prépare à la Nativité. Alors que les devantures de magasins annoncent la fête, l’Eglise prépare les cœurs à la venue de l’Enfant-Dieu. Ce serait dommage qu’arrivé la Messe de minuit, nous nous disions soudainement – comme surpris : « déjà Noël ». Tenez-vous prêts et veillez ! Tel est le message de l’Avent.
Quand j’étais gosse, je pensais qu’à trente ans un homme était vieux. Mais la vie passe et – sans crier gare – voilà la cinquantaine. Et de se dire : « Qu’ai-je fait de ces années ? » La vie s’écoule. Ne la gâchons pas. Vivons pour ce qui ne passe pas. Le Seigneur viens. C’est cela, l’esprit de l’Avent : «Veillez donc, car vous ne connaissez pas le jour où votre Seigneur viendra.»
Oui, comme l’écrit Eric: « vivons pour ce qui ne passe pas » Seul Dieu demeure. La terre, les étoiles et bien sûr notre propre vie passeront. Tout est instable ici-bas et tout voué à la mort. Un jour, un prêtre m’a dit: « Un chrétien est un témoin d’un monde qui ne passe pas dans un monde qui passe ». « Notre véritable patrie n’est pas ici-bas mais dans les cieux », écrit St Paul. C’est ce sur quoi l’Eglise, comme au temps des apôtres, devrait fixer les yeux. Non, notre destinée éternelle ne peut-être le cadet des soucis de ceux qui la dirigent, car, quoiqu’on en dise, la plus grande de toutes les pauvretés humaines restera à jamais le fait d’être mortel. Dès lors, permettez-moi de penser que si l’Eglise actuelle (qui, contrairement à ce qu’elle fit durant 2000 ans) ne nous dit plus rien concernant notre destinée éternelle, c’est qu’elle n’est plus l’Eglise voulue par Jésus-Christ, par St Paul et par tant de martyrs.