Le peuple regardait…. Les chefs ricanaient… Les soldats se moquaient… L’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’injuriait… (Luc 23, 35-43)
L’évangéliste Luc – qui nous accompagna tout au long de cette année liturgique – insiste souvent sur les sentiments des protagonistes. En ce dernier dimanche de l’année liturgique – dimanche du Christ-Roi – il souligne ainsi l’humiliation du Christ en croix. Rien n’est épargné au Fils de l’homme : indifférence de la foule, railleries des chefs des prêtres, insultes des soldats. Même un des co-suppliciés se moque de lui. Et pourtant – au plus profond de cette noire souffrance – paraît déjà une lueur de Pâques. « Jésus, souviens-toi de moi », lui lance le bon larron. Et c’est en Roi – déjà vainqueur de la mort et du péché – que le Verbe supplicié lui répond : « Amen, je te le déclare : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ».
Le disciple n’est pas au-dessus de son Maître : Servir pareil Roi ne nous épargnera pas humiliation et moqueries. Mais même le plus petit geste inspiré par Son Esprit, inaugure – dès à présent – un Royaume plus durable que le péché. Et la mort même.
La nature humaine de Jésus nous touche : il est humilié, discrédité, ridiculisé – en plus d’être condamné – comme le plus simple des citoyens pourrait l’être aujourd’hui dans une dictature … Et le temps effacera son souvenir…
Or, Jésus non seulement n’est pas oublié mais l’homme d’aujourd’hui maltraité et rejeté peut se reconnaître en lui. Lorsque tout va mal, regarder le Christ en croix et se dire « il a enduré tout cela et ce que je vis n’est rien à côté » !
Merci, Eric, merci Marie-Madeleine pour vos belles réflexions quant à cet évangile. Quant à moi, il m’arrive souvent de songer à ce saint admirable, mort à la place d’un père de famille dans l’enfer d’Auschwitz. J’y vois comme une image de ce que Jésus a fait pour nous, Lui qui, à notre place est mort sur la croix et est ressuscité pour nous nous sauver du péché et de la mort éternelle. Dans aucune religion, on ne trouve un tel Dieu, un seul sauveur.
Pardon: « …à ce saint admirable qu’est Maximilien Kolbe, mort à la place… »