«Reposez-vous un peu ». (Marc 6, 30-34)
De retour de mission, les apôtres sont fatigués. En bon pédagogue, Jésus les invite à se reposer. Cela n’est pas anodin. Nous vivons dans une société de l’efficacité et du travail. En soi, ce n’est pas mauvais de faire l’éloge de l’effort. A condition, cependant, que la sacro-sainte compétitivité ne devienne pas une religion. Le « toujours plus vite, plus fort et plus intense »ne peut tenir éternellement. Nous ne sommes, ni des surhommes, ni des robots. D’où le besoin de repos, de recul, de vacances. Pas uniquement pour « ne rien faire » ou pour bronzer, mais pour nous oxygéner l’esprit. Afin de faire le point, de creuser en nous-mêmes, voire pour retrouver la source de notre baptême en écoutant davantage l’Esprit.
Les vacances, ce n’est pas forcément partir loin, ou visiter beaucoup de choses. Les vacances, c’est prendre du recul par rapport au quotidien, afin de revenir plus frais, plus disponible, plus lucide, et pourquoi pas ?… plus chrétien. Car du travail nous attend à notre retour et pas uniquement pour gagner notre croute. Il s’agit aussi de notre mission de baptisé : « Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de pitié envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, Il se mit à les instruire longuement ».
Cher ami dans le Christ,
Je viens de lier votre chronique dans « La Libre Belgique ». Très honnêtement, la phrase « Vous allez disparaître » m’a fait bien rire. En 2000 ans, l’Eglise en a vu de toutes les couleurs. A chaque fois, ses ennemis se disaient « Cette fois-ci elle est par terre, elle ne s’en relèvera pas ». Et à chaque fois, l’Eglise s’est relevée, souvent plus forte.
Il est vrai que la situation actuelle de l’Eglise n’est pas brillante. De moins en moins de prêtres, de moins en moins de fidèles, apostasie, persécutions (physiques et morales) et j’en passe. Il est vrai que l’Eglise traverse une fameuse tempête. Cela me fait penser au passage de l’Evangile où les apôtres essuient une terrible tempête pendant que Jésus dort tranquillement. Les apôtres, croyant leur dernière heure, réveillent Jésus qui leur reproche leur peu de foi. Et cela nous arrive souvent. « Mon Dieu, qu’allons-nous devenir ? ». N’ayez pas peur a dit Jésus. Alors n’ayons pas peur.
Permettez-moi de parler de moi. J’ai fait une terrible dépression qui a duré 10 ans, 10 ans d’enfer. Mais tous les jours, une petite voix me disait « Aie confiance en ton Dieu ». Etait-ce Dieu qui me parlait ou mon subconscient, je n’en sais rien et cela n’a d’ailleurs pas d’importance. L’important était cette petite voix qui m’a permis de survivre.
Je plains les ennemis de l’Eglise (et donc de Dieu). Ils ne se rendent pas compte qu’ils essaient de vider un océan avec une cuillère à café.
Oh je ne suis pas parfait, très loin de là. Et j’avoue que je ne vais plus à la messe parce qu’il n’y a plus qu’une seule messe le dimanche à 9h30 et que j’ai toutes les difficultés du monde à me lever, avec les médicaments que je dois prendre. J’ai 58 ans et j’ai été mis à la retraite à 50 ans suite à ma dépression. Enfin je ne suis pas là pour raconter ma vie. Par contre, je prie tous les jours matin et soir. De plus, j’ai la chance d’avoir un prêtre extraordinaire qui vient me voir une fois par mois. Nous parlons de choses et d’autres, je me confesse et il me donne la communion.
En conclusion, « Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse car votre récompense est grande dans les cieux. ». Alors réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse !
Bien amicalement dans le Christ,
Olivier Vierendeels