La semaine dernière, la presse annonça que désormais en Belgique trois mariages sur quatre se terminaient par un divorce. Initialement, je n’ai pas voulu réagir à l’information. En effet, j’avais déjà effleuré le sujet sur mon blog avec le ‘post’ : « l’enfant du divorce ». Et puis, je suis conscient que le nombre des divorces ne peut qu’augmenter dans une société où les conjoints vivent plus vieux, travaillent tous les deux, placent leur épanouissent affectif au-dessus de la stabilité familiale, ne subissent plus de pression sociale à rester ensemble – un monde où les femmes sont financièrement indépendantes et peuvent dès lors prendre congé de leur Maurice, quand celui-ci pousse le bouchon un peu loin. Je ne dis pas que c’est bien ou normal, mais je souligne que c’est un fait et – comme le disait ce bon vieux Winston – « un fait est plus important qu’un Lord Maire ». Par honnêteté, j’ajoute que – si je m’étais marié – je serais peut-être à l’heure qu’il est, tout aussi divorcé. En effet, j’ai préparé nombre de couples « en béton » au mariage, et leur union n’en a pas moins fait naufrage. Reconnaissons-le : l’échec fait partie de la vie et des engagements.
Mais c’est justement ici que le bât blesse. Nulle part dans les médias, n’ai-je vu apparaître le mot « échec ». Deux personnes se sont jurées amour et fidélité pour le meilleur et pour le pire. Quand la vie les sépare, il s’agit pour les commentateurs d’un avatar ; tout au plus d’une épreuve. Mais le mot « échec » semble banni du vocabulaire politiquement correct – déculpabilisation oblige. J’ai même entendu une journaliste commenter le traditionnel « unis pour le meilleur et pour le pire », en disant que le « meilleur » était ce qui permettait le mariage et le « pire » ce qui expliquait le divorce.
Donc, pas un mot sur l’échec des conjoints et silence radio sur le coût social du divorce. Si la vie à deux est un enfer, je puis comprendre que des époux jugent qu’il vaille mieux – même pour l’enfant – se séparer. Mais trop souvent, l’enfer ne commence qu’après le divorce et c’est l’enfant qui le subit. Je pense à ces interminables bagarres judiciaires de parents qui règlent leurs comptes sur le dos du fruit de leurs entrailles. Et quand ce n’est pas l’enfer, ce n’en est pas moins le purgatoire, car rien ne remplace un nid familial. Exemple vécu : chaque année vers Noël, des proches invitent largement à partager leur repas de fête. L’an dernier, se trouvait ainsi à table une homme divorcé avec son gosse de dix ans. Durant les agapes, nous plaisantions sur les cadeaux de Noël et c’est là que l’enfant lança à son père : « mon cadeau serait que maman et toi reviviez ensemble ». Silence gêné. Et notre hôte de le briser par un diplomatique : « encore de la dinde, quelqu’un ? »
Bref, que le nombre des divorces augmente me semble malheureusement dans l’ordre des choses. Par contre, que notre société ne semble pas trop s’en émouvoir et fasse apparemment peu pour inverser la tendance … – là, je m’interroge. Prenons un comparaison – bancale, comme toutes les comparaisons: les accidents de la route. Une chose est de reconnaître qu’avec l’augmentation du trafic leur nombre ne peut qu’augmenter. Une autre est de se demander comment faire de la prévention pour les limiter. Je ne plaide pas pour un retour au puritanisme, mais – au vu de son coût social – pour la mise en oeuvre d’une réelle politique de prévention du divorce.
Mon cher Eric, je m’appelle Vincent, j’ai 47 ans; Je suis remarié avec une femme plus jeune. Nous sommes tous deux croyants actifs. Nous aurions aimé nous unir devant Dieun dans un sacrement. Etant divorcé, cela n’est pas possible. Pourtant nous désirons consacrer notre union à Dieu. Mon épouse doit donc se plier au droit canon. elle n’a pas choisi d’aimer un homme divorcé et aurait préféré s’unir dans un sacrement. Elle se sent pénalisée face à l’Eglise. Aurait-elle du me demander mon CV avant de ma’imer?Le Seigneur n’avaliserait-il pas notre union?
Toujours est-il que nous nous aimons depuis 10 ans et que nous avons dans la tête de nous aimer encore beaucoup. Nous avons deux petits que nous élevons dans la connaissance de la foi. Je voulais juste te dre, mon cher Eric, que la fidélité, ou mieux, l’engagement mutuel, existe et peut être atypique.
Cher Vincent, merci de ce commentaire. Nous avons le même âge. Comme je l’écris: ce qui t’est arrivé, aurait pu m’arriver aussi. Je n’ai pas voulu aborder l’aspect moral ou canonique des divorcés-remariés (j’en parle dans un de mes ouvrages: « Pourquoi je ne crois pas à la faillite du christianisme »). J’ai voulu aborder le problème sociétal du divorce. Prenons un comparaison – bancale, comme toutes les comparaisons: les accidents de la route. Une chose est de reconnaître qu’avec l’augmentation du trafic leur nombre ne peut qu’augmenter. Une autre est de se demander comment faire de la prévention pour les limiter. Ce qui me dérange, est que notre société ne me semble mettre en oeuvre aucune « prévention » du divorce. Je suis sûr que tes enfants ne t’en veulent pas pour ce premier échec, mais que tu aimerais autant que cela ne leur arrive pas à leur tour, le jour où ils s’engageront pour la vie.
rien ne pleut sur les mots de notre cher abbé, d’autant plus si on le regarde de « la cattolica Italia ».
De plus, je m’interroge aussi sur ce que moi, chacun de nous fait dans les endroits où nous vivons
(travail, ecole, amis, etc.) pour inverser la tendence, càd si nous croyons que cela soit « jouable,
vraiment vrai » de tout point de vue et nous avons des RAISONS avant tout, pas des croyances
generiques qui vont faire naufrage aux premiers vents forts. Et si je commençais à en parler à ma
collegue de travail qui pense que le marriage c’est du serieux, mais pour la belle ceremonie, après
on va voir « que nous somes des hommes » , donc il est impossible de rester fidèles. Impossibles aux
hommes mais pas à Dieu. Encore faut-il en faire experience. Experience de Dieu, à travers les
hommes. Cela s’appelle Eglise.
Merci, cher Andrea. Tutto bene, spero?