« Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » (Luc 1, 39-45)
A moins qu’advienne d’abord la fin du monde prédite par le calendrier Maya, ce sera bientôt Noël… :-) Certains vivent cette période dans l’agitation, car ils reçoivent à la maison leurs enfants et petits-enfants. Il y a un repas à préparer, une dinde à commander, un sapin à décorer et des cadeaux à trouver. D’autres vivent ce temps dans une relative solitude. Peu de gens viendront les voir et ils ne sont guère attendus. Dans un cas comme dans l’autre, essayons de ne pas vivre Noël « du dehors », mais bien « de l’intérieur ». Prions Marie. Elle nous y aidera. Alors – chut… – faisons un instant silence. Afin que notre cœur devienne une crèche intime. Une crèche où l’Esprit pourra faire naître l’Enfant-Dieu. Comme cela s’accomplit d’une façon unique pour la Vierge. Afin que l’on puisse dire de nous, ce qui est proclamé à son sujet : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Bien vu, mon cher abbé ! Je trouve même — quand on y pense bien — que Noël représente une plus grande déflagration que la fin du monde. Le cadeau reçu des petits bras ouverts de ce minuscule fils d’homme grelottant sur de la paille, et dont la vraie nature nous sera révélée peu à peu, va transformer la face du monde et transfigurer celle de chaque être humain. Evidemment, comme nous sommes habitués à nous émerveiller pour des stars de la chanson ou des sportifs de haut niveau, pour des faits spectaculaires et qui donnent le frisson, il est sans doute normal que nous passions à côté de cette révolution apparemment discrète, que représente la venue parmi nous d’un petit être né de parents SDF et qui n’a aucun vêtement de marque à se mettre sur le dos. La honte !
Une seule, comme tu l’as bien dit l’abbé, qui joue un rôle primordial dans cette étable, c’est bien Marie : c’est elle la première qui l’a accueilli dans on coeur avant de le porter dans sa chair; c’est elle qui connait son vrai visage; c’est elle qui gardera tous ces souvenirs en mémoire, mais en les vivant de bout en bout dans le réceptacle béni de son coeur de petite paysanne. Oui, sa réponse à elle, devant l’hostilité des autres, le mépris de certains et la peur de ne pas être une mère à la hauteur, comme toutes les mères, c’est : le silence, le recueillement. Marie nous apprends à vivre deux choses importantes : l’Espérance et la Foi. C’est pourquoi, elle est notre modèle à tous.
Vue du ciel, l’Incarnation est loin d’être romantique ou « magique » comme l’imaginent les païens. C’est le rejet, le dénuement, l’incompréhension… La vraie joie de Noël est intime et retentit dans les profondeurs de l’être.
Ces Noëls païens sont une insulte au bon sens et à la foi : voilà un anniversaire fêté sans qu’il soit JAMAIS fait mention du nouveau né ! Les marchands du temple ont même réussi à transformer Noël en « Marché… de Noël »…
Je pense un peu comme vous sauf que ceux qui ont une autre « approche » de Noël font référence à des coutumes anciennes fêtant par exemple le retour de la lumière. Le fait que « notre » Noël puisse coïncider avec des fêtes païennes ou d’autres origines est sans importance pour moi mais renforce le malentendu !
Le même chapitre de l’Evangile se termine (v. 56) sur cette phrase anodine : « Marie demeura avec elle environ six mois, puis elle s’en retourna chez elle ». Elisabeth étant enceinte de six mois, on peut supposer que Marie est restée jusqu’à l’accouchement et la naissance de Jean-Baptiste. C’est ici qu’une merveilleuse scène peut être contemplée : La Vierge Marie, enceinte, tenant dans ses bras « le plus grand des enfants des hommes ». La fine fleur de l’ancienne alliance présentant au Père saint Jean-Baptiste.
Cette scène (jamais représentée à ma connaissance) représente la charnière parfaite entre l’ancienne et la nouvelle alliance : le Messie, sa Mère et le Précurseur. Israël rendant hommage à son Messie par la bouche de la Vierge Marie, sous les cris du petit Jean-Baptiste…