La citation est attribuée, tour à tour, à G.B. Shaw et à A. Briand: « l’homme qui n’est pas socialiste à 20 ans n’a pas de coeur, mais s’il l’est encore à 40, il n’a pas de tête ».
Force est pourtant de constater que, ce dimanche, l’augmentation des primo-votants n’a pas fait basculer la Belgique à gauche…
Aux analystes politiques d’en tirer des conclusions, mais je me permets un petit témoignage.
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Samedi soir, je me trouvais dans la campagne condruzienne liégeoise pour y conférer, au nom de l’évêque, le sacrement de la confirmation.
Après la célébration, les parents organisaient un pain-saucisse et le hasard a voulu que je retrouve entouré de 5 confirmés masculins, auxquels s’ajoutèrent leurs copains (qui n’avaient pas choisi de demander la confirmation), venus par sympathie. Tous avaient entre 16 et 18 ans.
J’ai constaté qu’ils prenaient au sérieux leur devoir d’électeur, mais n’ai pas cherché à découvrir pour qui ils voteraient.
Par contre, je les interrogeai sur leurs futurs choix professionnels et les réponses furent éclairantes : crimino, armée, cuisine, sport professionnel…
Quand je leur demandai leurs raisons, la réaction fut quasi unanime : « parce que c’est cadré ».
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Les jeunes beatniks, hippies, voire même yuppies (ma génération), semblent ne plus être dans le vent.
Ces garçons, assez représentatifs de leur génération ayant reçu une éducation « écoutante et compréhensive », cherchaient paradoxalement tous la discipline et l’exigence…
Dans certains pays, cela les amène à soutenir l’extrême-droite, ignorants les enseignements de l’histoire.
En Belgique francophone, il serait intéressant de chercher à découvrir où leur vote s’est majoritairement porté.
Les jeunes apprécient les cadres et les limites; cela les rassure, surtout lorsqu’ils sont établis avec bon sens et beaucoup de confiance en eux.
On peut avoir les deux attitudes en même temps « je te fais confiance et je suis clair avec toi; j’attends la même chose en retour » !