« Parce que personne ne nous a embauchés » (Mt 20, 1-16)
Vous connaissez le dicton: « Il faut bien gagner son paradis ». Comprenez : « A force de vertu, nous finirons bien par obtenir le ticket d’entrée au Ciel ». Eh bien non – dit le Christ. D’où la parabole des ouvriers de la 11° heure : ceux qui ont sué depuis l’aube, ne reçoivent pas un meilleur salaire que ceux qui n’ont travaillé qu’une heure.
Message de la parabole : Il n’y a pas de paradis à gagner. Il est offert. Tout est Grâce. « C’est un peu facile » murmure le bon Belge, en ajoutant : « Dans ce cas, pourquoi faire des efforts ? ».
Enviables, les ouvriers de la dernière heure ? « Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ? » leur demande le maître de la vigne. « Parce que personne ne nous a embauchés », soupirent-ils. Ils ont perdu leur journée.
Alors, oui. Heureux les artisans de la première heure. Ceux qui triment pour le Christ sous la chaleur du soleil. Ils ne le font pas pour gagner un meilleur salaire. C’est le même salaire pour tous.
Si les parents aiment leur enfant – que celui-ci leur obéisse ou pas – combien plus le Père céleste nous aime-t-il inconditionnellement ? « Un peu facile » ? Non, c’est ce qu’il y a de plus exigeant : vivre – non pas en comptabilisant ses mérites – mais par pur amour.
Oui, comme le dit Eric: « tout est grâce » et ce n’est pas par la force du poignet que nous gagnerons notre ticket pour entrer au ciel. Ce « ticket », en mourant sur la croix pour nous sauver du péché et de la mort éternelle, le Rédempteur l’a déjà payé pour nous et, comme l’écrit St Paul: « C’est pas grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi ». Jamais nous n’arriverons (à l’aide de nos mérites) à être suffisamment bon pour revendiquer le droit à une éternité de bonheur. Qui pourrait se vanter d’en avoir fait assez par lui-même afin de « gagner son ciel »? Si le Christ n’était pas l’auteur de notre rédemption, je pense que personne ne serait sauvé. Néanmoins, j’ai quand même la faiblesse de penser à une question qui risque bien de nous être posée après cette vie et qui pourrait correspondre à ceci: « Qu’as-tu fait avec ce que tu as reçu »? Seul Dieu connait le coeur de l’homme et, au-delà de cette vie, dans ce face à face avec Lui, je sais que je n’en mènerai pas large.