(Merci à « La Libre » d’avoir publié ce lundi un petit témoignage, que j’ai rédigé car il me semblait faire du bien en ce début de Semaine Sainte… pour le moins « chahutée »)
Au début de ma prêtrise, j’assurais chaque année l’animation religieuse des sessions de formation Jeunesse & Santé de la région de Verviers, qui a lieu durant les vacances de Pâques. Au cours de celles-ci, environ 130 jeunes de plus de 15 ans sont pris en charge par une 20-aine d’autres jeunes de moins de 25 ans, qui leur apprennent les techniques pédagogiques et ludiques utiles pour animer bénévolement les camps de la Mutualité chrétienne de l’été suivant. La plupart de ces adolescents étaient déjà membres de mouvements de jeunesse. Outre cette semaine de session durant le congé de Pâques, ils acceptaient donc de consacrer une bonne partie de leurs vacances d’été au service de plus jeunes : d’abord dans leur mouvement scout ou patronné et puis à la Mutu. Je les admirais et trouvais qu’ils ne ressemblaient en rien à la génération cynique et repliée sur des jeux vidéos que certains présentent comme une généralité. De plus, n’allez pas croire que leur session soit un moment de laisser-aller : la formation Jeunesse & Santé est une école d’exigence et d’excellence. Enfin, l’aspect religieux n’est pas évacué. Un module est consacré à la spiritualité et l’Eucharistie traditionnelle de la session – pourtant nullement obligatoire – est suivie par plus de neuf participants sur dix. Non pas que tous ces jeunes soient des piliers d’Eglise (faut pas rêver), mais au cœur de leur session de Pâques, cette célébration vient les rejoindre dans un engagement concret. Du coup, le sens religieux de l’Eucharistie leur est bien plus accessible et la présence du Christ y est pour eux mieux lisible. L’âge venant, j’avais laissé ma place de prêtre-animateur à une confrère et ami plus jeune, qui s’en tira fort bien. Mais ce prêtre partit en mission dans un pays en voie de développement. C’est ainsi que je reçus un mail des responsables de Jeunesse & Santé, me demandant si j’accepterais de les dépanner. J’y suis allé avec quelques appréhensions : je me sentais un peu âgé pour animer des adolescents dont je pourrais désormais être le père et puis, je ne savais pas quelle genre de jeunes j’allais désormais rencontrer. Eh bien, il y a quelques jours, je me suis senti rajeunir. J’ai retrouvé le même enthousiasme, le même idéal et la même fraicheur. Et quand j’ai célébré devant plus de 120 adolescents une Eucharistie qu’ils avaient préparé et dont ils animaient les chants, je me suis dit que – pour notre communauté catholique qui connaît en Belgique sa dose de chemin de croix – il y avait là comme une lueur de Pâques.
Merci pour ce témoignage, je pense cependant que ces jeune dont vous parlez (desquels je fais partie, soit dit en passant) sont réellement les piliers de l’Église. Cette Eglise en mouvement, qui se pose des questions et qui agit. Ils ne sont probablement pas des souris de bénitiers, ni tous des enfants de coeur, mais ils contribuent à la mission chrétienne de transmission de valeurs telles que l’amour du prochain, l’entraide et la fraternité. Même s’ils n’évangélisent pas, ils laisseront derrière eux un monde plus chrétien.
Merci pour ce témoignage.
Au milieu de toute cette agitation médiatique, c’est effectivement un message d’espoir une lueur de Pâques.