Ce WE, le ministre Steven Vanackere trouvait sur les antennes de RTL que l’Eglise devrait davantage s’exprimer, suite à l’interview-choc de l’ancien évêque de Bruges. Ce matin, l’édito de « Vers l’Avenir » regrettait que cette même Eglise refuse de faire un « mea culpa » plein et entier et le journal « Le Soir » titrait en Une sur son « lourd silence ». J’avoue ne pas comprendre. En matière de pardon, puis-je inviter l’éditorialiste de « Vers l’Avenir » à aller relire la belle lettre pastorale des évêques, qui remonte – elle – au… 19 mai 2010 ? (extrait ci-dessous *). En matière de communication, il faut savoir ce qu’on veut : On ne peut, d’une part, reprocher à l’Archevêque de trop parler et de faire cavalier seul dans les médias et, de l’autre, lui en vouloir de se taire. Depuis la sortie médiatique de l’ancien évêque de Bruges, la communication de la Conférence épiscopale de Belgique a fonctionné selon les règles : les deux évêques-référents pour les question d’abus sexuels (Mgr Harpigny, côté francophone et Mgr Bonny, côté flamand) ont abondamment répondu aux sollicitations des médias. Afin d’éviter la cacophonie, les autres évêques sont restés discrets. L’Archevêque n’a fait que respecter la discipline collégiale, tout en rappelant que – comme convenu depuis des semaines et selon la coutume – il parlerait aux médias à Pâques. Il faut savoir ce qu’on veut : Il est pour le moins curieux de reprocher à l’Eglise catholique d’être trop hiératique, mais de conclure que tant que son Numero Uno (tout symbolique… car l’Archevêque n’est que premier parmi ses pairs) n’a rien dit, personne n’a parlé. Enfin, par rapport aux recommandations de la Commission parlementaire, je reprends ce que je publiais samedi sur ce même blog, puisque l’article du « Soir » me cite fort flatteusement en p.7 (merci Ricardo!): « Un peu de temps doit être laissé à l’Eglise de Belgique. Je pense que les évêques prennent ces recommandations au sérieux et réfléchissent à une réponse adéquate aux attentes des élus de la Nation. Mais pas dans la précipitation.»
(*) Extrait de la lettre pastorale des évêques du 19 mai 2010 : « Des abuseurs ont reçu une nouvelle chance, tandis que des victimes portaient en leur chair des blessures qui ne se cicatrisaient pas ou peu. A toutes les victimes d’abus sexuels nous demandons pardon, tant pour l’agression que pour le traitement inadéquat de celle-ci. (…) Nous remercions les victimes qui trouvent le courage de briser le mur du silence en racontant ce qui leur est arrivé. Nous espérons que leur parole contribue à ce qu’elles obtiennent la reconnaissance et la guérison auxquelles elles aspirent. En s’exprimant, elles rendent en outre possible un chemin de purification et de conversion au sein de l’Eglise ».
Le paradoxe actuel envers les évêques (leur reprocher leurs paroles quand ils s’expriment, leur reprocher leur silence quand ils s’abstiennent) illustrent le fait que l’Eglise est devenue « l’ennemi objectif » des médias traditionnels : quoiqu’elle fasse, elle sera critiquée.
La critique ne vise dont pas l’institution pour ce qu’elle fait, mais pour ce qu’elle est.
D’accord avec toi Eric
D’un côté on reproche à l’Eglise de se taire
De l’autre on lui reproche de parler.
Merci de nous aider à y voir plus clair et à retrouver les vraies valeurs ; celles de l’Evangile.