«Il les envoie deux par deux ». (Marc 6, 7-13)
Quand Jésus envoie les douze en mission, il le fait par équipes de deux. Cette façon de faire est permanente dans l’Eglise. Elle indique que nous ne sommes jamais chrétiens tout seuls, mais aussi que personne ne peut être chrétien à notre place. Un peu comme dans un sport d’équipe : que penserait-on d’un coureur du tour de France, qui se contenterait de se laisser porter par le peloton sans jamais produire un effort personnel – effort différent pour chacun : certains sont des grimpeurs, d’autres des sprinteurs,… ? Pareil coureur passerait à juste titre pour un tire-au-flanc. Il en va de même dans l’Eglise : facile de faire reposer tout le poids de la mission d’évangéliser sur les épaules de l’évêque, du curé, des professeurs de religions, des catéchistes,… La question que chaque baptisé est invité à se poser est : et moi, quelle est ma part d’effort dans le peloton ? Seul celui qui prend sa part du fardeau – mission différente pour chacun – réalise pleinement sa mission de baptisé. Sans se mettre une pression inutile, cependant. L’évangélisation est pour chaque baptisé une obligation de moyen, pas une obligation de résultat. Autrement dit, nous sommes appelés à annoncer la Bonne Nouvelle, mais pas condamnés à réussir. Comme dans un sport d’équipe. « Si, dans une localité on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez en secouant la poussière de vos pieds ». Autrement dit : ne vous acharnez pas, mais poursuivez votre mission ailleurs.
Eh bien pas si sûrs nous que l’Evangéliste Marc ait tip top retranscrit ce que Jésus nous demandait : pour transmettre la parole de Dieu pourquoi nous résignerions-nous face à quelqu’un qui pense autrement au lieu de chercher à comprendre ce qu’il y a de juste AUSSI dans ce qu’il dit ?
Dans quel que domaine que ce soit, ce n’est jamais avec l’obstination d’avoir raison que l’on réussit à transmettre une valeur qui nous paraît être essentielle et profitable à tous. Ce n’est pas non plus en se résignant face à une incompréhension voire à une indifférence que l’on va réussir à favoriser l’échange et le partage.
Le Christ nous demande d’accueillir et non de fuir, non ?
Alors, en tant que chrétiens, osons secouer notre propre poussière AVANT d’entrer chez quiconque et demandons plutôt à Dieu que la Paix s’installe aussi entre croyants et athées…
Je pratique ce genre d’exercice depuis des années … l’entente entre chrétiens et athées est possible mais se limite souvent à un respect poli des déclarations de l’autre, tout en restant fermement persuadé qu’il se trompe lourdement.
C’est déjà mieux qu’un climat de guerre mais cela ne progresse guère !