La Libre ouvre ses colonnes à une méditation de l’abbé Grégoire sur le mystère de Pâques au cœur de nos vies (pp.60-61). Le Soir est tout en contraste, comme sa ligne éditoriale. Il y a l’habituel plaidoyer pour élargir la loi sur l’euthanasie (p.10), car ses partisans ont le sens du symbole : ils savent que Pâques signifie passage par la mort. Et puis, il y a l’interview du cardinal Ries (pp.34-35) par Ricardo Gutierrez. Ce n’est pas qu’un grand savant… La nouvelle éminence possède une réelle jeunesse de cœur et de regard sur la foi et l’Eglise. Enfin, Mgr Bonny donne une interview au Standaard. Sa réponse à une question sur l’éventuelle ordination à la prêtrise d’hommes mariés, fait un petit buzz dans les médias. Pourtant, ce n’est pas la première fois que l’évêque d’Anvers exprimait qu’il n’y était pas opposé. C’est cela le dilemme : soit un homme d’Eglise évite de donner son avis sur ce genre de questions et on l’accuse de pratiquer la langue de buis, soit il donne son avis et sa réponse évacue tout le reste – en particulier l’annonce de la Pâques. Prions pour nos évêques. Ils n’ont décidément pas la tâche facile.
« on l’accuse de pratiquer la langue de buis » : je ne sais pas si c’est voulu ou si c’est un lapsus mais c’est très joli comme formule !
Mgr Bonny n’a rien évité dans l’interview du Standaard. j’eusse aimé lire comment il souhaitait accueillir les divorcés remariés mais la question ne lui fut pas posée. J’ai été heureux de recevoir l’expression de sa sympathie pour les couples homosexuels, assortie du rappel que le couple de l’homme et de la femme a une autre portée anthropologique, ce qui me paraît clair. Peut-être eût-il été bon de relier Pâques au jeudi saint. Cela aurait permis d’évoquer l’intercommunion et l’oecuménisme, ainsi que la dialectique entre la transmission de la vérité ancestrale par l’Eglise catholique et le libre examen des chrétiens.
J’ai aussi aimé l’interview du cardinal Ries par Ricardo Gutiérrez. L’auteur s’est exprimé avec un respect gardant ses distances et le cardinal a pu clairement témoigner de son espérance. Un nouvel exemple de pluralisme dont chacun peut bénéficier.