In memoriam Robert Halleux

Ce 21 août est décédé un personnage truculent et typiquement liégeois, le professeur Robert Halleux. (Etant à l’étranger à ce moment-là, je lui rends hommage avec retard).
Né en 1946, professeur d’histoire des sciences à l’Université de Liège, il portait haut et fier ses profonds paradoxes: tout à la fois un des derniers stalinistes de la planète et un adepte du catholicisme pré-conciliaire.
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Je l’ai connu alors que j’étais curé-doyen du centre de Liège. Avec son humour à toute épreuve, c’était un bon compagnon.
Un jour, il m’invita à déjeuner pour me présenter un jeune politicien débutant, membre d’un micro-parti de gauche radicale et inconnu du grand public. C’est ainsi que je fis la connaissance de Raoul Hedebouw.
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Membre de l’Académie Royale de Belgique, Robert Halleux s’était mis en tête de m’y faire entrer. Par deux fois, il présenta ma candidature (la seconde fois avec le parrainage du directeur de la classe, un économiste libéral).
Cela ne se fit pas (si j’en crois l’hebdo Le Vif, mon profil dérangeait), mais démontra à suffisance la capacité de l’homme à dépasser les clivages philosophiques.
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RIP, cher Robert. Au Paradis (ou un temps au Purgatoire…), tu dois sans doute être assis entre Lénine et Mgr Marcel Lefebvre, histoire de les faire dialoguer 😇.

2 réflexions sur « In memoriam Robert Halleux »

  1. Ayant été moi même une « stal  » pendant 2 ans ( membre du secrétariat politique des étudiants communistes marxistes- léninistes ) , convertie catholique à l’âge de 32 ans environ , la bienveillance et la finesse humoristique de cet éloge funèbre me touchent beaucoup.
    J’ en ai les larmes aux yeux.
    Parler ainsi des camarades c’est comme une prière  » pour que tous soient sauvés, pour que tous puissent un jour sentir Son Amour.
    ( Parler aussi simplement du Paradis et du Purgatoire – comme on parlerait du bistrot du coin – me touche tout autant. C’est tellement rare dans les milieux universitaires que le fait mérite d’être souligné ;-) )
    Madeleine Delbrêl, assistante sociale et mystique proche du Carmel, disait:  » Il faut aimer les communistes … » . Et à l’ époque ils étaient tous staliniens. Suffisemment crédules pour croire que 60 % de ce que Staline avait fait était  » bien » . C’était là leur argument -massue. Un argument qui , à défaut de convaincre, laissait rêveur et permettait , à travers vents et marées, de continuer d’aimer  » le petit père du peuple « .
    Certains auraient donné leur vie pour que les travailleurs de leur usine reçoivent, une quart d’heure de pause en plus.

    (PS : membre du  » Secrétarait Politique  » ? Oui ! ! ! . Mais nous étions tellement peu nombreux que les promotions étaient ultra-rapides ;-) ).

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