« Si tu le veux, tu peux me purifier. » Pris de pitié devant cet homme, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » (Marc 1, 40-45)
A chaque époque ses maladies, dites « honteuses » : maladies qui frappent non seulement le corps, mais qui stigmatisent aussi la personne. Le sida, l’épilepsie, la maladie mentale,… A l’époque de Jésus, il s’agissait de la lèpre. Auprès du peuple juif, fort préoccupé de pureté rituelle, elle passait pour une impureté. Pour des raisons tant hygiéniques que religieuses, les lépreux étaient mis au ban de la société et ne pouvaient s’approcher des personnes saines. Le lépreux de ce passage d’évangile transgresse l’interdit en se jetant aux pieds du Christ. En le purifiant, Jésus pose bien plus qu’un acte guérisseur : Il rétablit cet homme dans sa dignité.
Le Christ vient nous guérir de toutes nos lèpres : sous Son regard, personne n’est impur. Et Il nous invite à en faire autant : ce sans-grade, ce sans-papier, ce sans-abri,… c’est mon frère en humanité. En ce temps de Carnaval, enlevons nos masques de bien-pensants et regardons chaque homme – de cœur à cœur.
« ce sans-grade, ce sans-papier, ce sans-abri,… c’est mon frère en humanité » !
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Cette attitude « fraternelle », je l’ai constatée récemment à l’entrée d’un supermarché. Une dame, sollicitée par un sans abri, lui disait qu’elle n’avait pas de monnaie mais proposait, pendant ses achats, de lui acheter un sandwich; elle ajoutait « que préférez-vous, jambon, fromage, …? »
et elle a ajouté « et un soda » ?
Lorsqu’elle est entrée dans le magasin, j’ai dit à ce monsieur (que je vois fréquemment) que c’était très chouette et il m’a répondu « ce qui me fait le plus plaisir, c’est que je n’ai pas dû demander, elle m’a proposé le menu, en quelque sorte »…
J’ai pensé, au fond, à côté de la nourriture, ce monsieur a reçu de la sympathie et du respect et c’était super-important !
Maintenant, lorsque je le rencontre, je prends toujours un petit moment pour lui dire bonjour et bavarder un peu … Comme la journée doit être longue et triste, lorsqu’on est à la rue et tout seul …
Et comment est-ce encore possible, au 21ème siècle, dans la capitale de l’Europe ?