« Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre ». (Luc 21, 5-19)
En cette fin d’année liturgique (dimanche prochain, c’est le « Christ-Roi », dernier dimanche de l’année liturgique), les lectures parlent de fin du monde. Mais les paroles du Christ invitent à garder la tête froide. Oui, il y aura des guerres et des catastrophes. Les choses les plus stables finiront pas s’écrouler – des empires s’écroulent et des krachs boursiers ruinent les banques. Cela ne doit pourtant pas nous presser à suivre tous les illuminés qui annoncent une fin du monde imminente : « Ne vous effrayez pas : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas tout de suite la fin ». Quant aux persécutions – même de la part de proches – Jésus ajoute : « Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu.».
Oui, la vie est courte et fragile. A chaque génération ses guerres, tragédies et catastrophes. Une seule chose est durable et permanente : le Christ et Son Evangile. «C’est par votre persévérance que vous aurez la vie ».
Oui, Eric: « La vie est courte et fragile » Même pas une seconde à l’échelle du temps. Cependant, pour Dieu, il n’y a pas de temps. « Un jour est comme mille ans et mille ans sont comme un jour », dit l’Ecriture et notre vie, si courte, si fragile dans laquelle règnent la souffrance et l’injustice ne peut se terminer à la tombe, sous peine de n’avoir aucun sens. « L’homme est un dieu qui se souvient des cieux », écrivait Lamartine. Par ces mots si beaux et si vrais, j’ose supposer que nous portons en nous une nostalgie d’un Paradis perdu et que, comme nous avons des poumons parce qu’il y a un air à respirer, je crois que nos aspirations à un absolu, à un amour éternel, à un rétablissement de la justice si malmené ici-bas, correspondent à une réalité. Si nous étions programmés pour la mort, aurions-nous ce désir d’éternité? Si nous venions du hasard pour retourner au hasard, à quoi bon chercher un sens plutôt que de souscrire à l’absurde? A force de nier l’Etre comme étant la seule source qui peut donner de l’être, nous ne comprenons plus rien de ce que signifie une création qui, sans Créateur à sa base, ne peut à elle seule rendre compte de ce qui existe.