« Je ne respecte pas Dieu, et je me moque des hommes, mais cette femme commence à m’ennuyer : je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse me casser la tête ». (Luc 18, 1-8)
Le découragement, voilà bien la tentation la plus subtile, le plus cruelle et – sans doute – la plus efficace pour abattre l’homme. Quand l’humain commence à se dire « à quoi bon ? » et à baisser les bras – alors, le pire n’est jamais loin. Dégoût de soi, fatigue des autres et certitude que rien de beau ne puisse advenir. Les systèmes totalitaires l’ont bien compris : pour casser une population, ils lui arrachent l’espérance. Alors, la multitude devient une foule anonyme. Sans voix et sans visage.
Jésus secoue le cocotier en racontant avec humour cette parabole d’un juge sans foi ni loi. La veuve de l’histoire lui casse tellement les pieds, que le magistrat corrompu finit par lui faire justice. Et le Christ de conclure : « Combien plus, Dieu vous fera-t-Il justice ? Priez et ne vous résignez pas » Mais la tentation du découragement est puissante. D’où cette finale, en guise d’avertissement : « Mais le Fils de l’homme, quand Il viendra, trouvera-t-Il la foi sur la terre ? »
Merci Eric. Beaucoup de choses précieuses dans ce que tu écris. Oui, la tentation du découragement (qui est la mienne hélas) est bien réelle et te connaissant, je sais que tu as la force de la surmonter. Est-ce parce que tu crois que si on va jusqu’au bout, « Dieu seul suffit » (St Thérèse d’Avila) et qu’avec Lui, rien ne peut nous arriver de grave? Il reste cependant cette question que tu cites à la fin de ta belle réflexion; « Quand le Fils de l’homme reviendra, trouvera t-il encore la foi sur la terre? » A vue humaine, j’ai tendance à répondre « non », sauf quand je pense à ce petit troupeau qui, contre vents et marées, restera fidèle à la foi des apôtres.