Sale temps pour les journalistes. Ce samedi, nous apprenions le décès de Jean-Jacques Durré, directeur des rédactions de Cathobel et ce jour, c’est celle de Marc Metdepenningen, pilier du journal Le Soir et grand spécialiste des affaires judiciaires.
« Marcmet » est un de ces journalistes à l’ancienne que j’ai commencé à côtoyer quand j’étais porte-parole des évêques, surtout à l’occasion des scandales pédophiles dans l’Eglise. Par après, nous avons gardé un lien. Il me consultait encore deux ou trois fois par an. J’avais de la sympathie pour lui et je pense que c’était réciproque. Parfois, nous n’étions pas d’accord (cf. ma réaction en janvier dernier à un de ses billets d’humeur), mais c’était toujours dans le respect de l’autre. Marc intervenait régulièrement sur ma page FaceBook, avec un petit humour grinçant, mais jamais méchant.
C’était un timide révolté, à l’analyse fine et ferme. Sa grande érudition théologique m’intriguait. Il se piquait de parfois m’expliquer l’origine hébraïque de certains termes bibliques. Jaloux de son jardin secrets, jamais il ne m’expliqua l’origine de cette culture assez inhabituelle. Je me suis même demandé s’il n’avait pas commencé sa vie de jeune adulte comme novice dans quelque couvent… La seule fois où il fendit l’armure, ce fut en répondant à mes derniers voeux de Noël: « J’aime beaucoup la citation de ton message, même si ma chrétienté d’origine a été révoltée et repoussée par les aléas de la vie. »
Marc a connu son grand Passage. Il a rejoint son épouse. Je prie pour lui et ses proches. Là-Haut, le Bon Dieu vient de recueillir un redoutable chroniqueur pour les pages « justices » du paradis… Elle me manquera, cette voix calme et légèrement rayée au téléphone, qui relançait un question après un court silence. A Dieu, cher Marc. Maintenant, tu sais.
Bel hommage pour notre cher Marc. Comme il manque cet homme sage et si humain.