J’ai encore célébré des funérailles « a minima » ce jour. Les funérailles d’une gentille et courageuse personne qui habitait depuis quelques années chez son neveu, sa seule famille. Ce neveu est un ami. Lui et son épouse ont attrapé un sale virus. Pendant une semaine, ils furent en mauvais état. Sans doute le Covid, vu les symptômes, mais – sans test – aucun label. Pourquoi pas de test? Parce qu’ils n’étaient pas assez malades pour être emmenés à l’hôpital. La vieille tante a fini par attraper la crasse et en est morte.
Aucun test et donc, pas de statistiques. Combien sont dans ce cas? Je pense que nous pouvons multiplier les chiffres des défunts officiels du covid par trois ou quatre, pour avoir une estimation plus juste du nombre de personnes que le virus aura emporté. Principalement des personnes âgées, cela va de soi. Come quoi, les statistiques sont utiles, mais peuvent parfois devenir l’arbre qui cache la forêt.
Belle entrée dans le Triddum Pascal à chacun. Que la puissance de la Croix traverse les limites imposées par le confinement. Et n’oublions jamais: la Vie est plus forte que la mort.
On applaudit à juste titre les médecins, les infirmiers et infirmières et tous ceux qui s’épuisent avec courage à sauver un maximum de vies.
Mais j’imagine que pour les prêtres ce n’est pas facile non-plus. Les eucharisties, les mariages et les baptêmes ont cédé leur place à des enterrements trop nombreux et expéditifs.
Les statistiques se terminent au décès : nombre de malades, nombre d’hospitalisés, nombre de personnes en soins intensifs, nombre de décès. Après on ne compte plus, comme si ça ne comptait pas.
Pourtant c’est vous qui prenez le relais avec les derniers hommages à rendre aux défunts, les défunts à rendre à Dieu, et les familles à réconforter. Tout ça en petit comité pendant 20 minutes.
Aujourd’hui j’ai une pensée pour vous les prêtres. Vous méritez aussi nos remerciements, nos applaudissements et notre reconnaissance. Et surtout d’être dans nos prières.