Ce matin, je téléphone à l’ONEM pour cette amie sans trop de ressources (cf. mon récit de hier), qui n’avait pas touché son chômage. Au bout du fil, un monsieur bien aimable, m’explique qu’il y a du retard, car les services sont débordés. Fort bien… Mais je me dis: cette amie n’a pas internet pour joindre l’ONEM et ne pouvait donc pas envoyer un mail (d’ailleurs, j’avais essayé et le système était bloqué) et elle n’avait pas suffisamment de crédits de téléphone pour passer le coup de fil que j’ai pu donner. Heureusement, elle a quelques connaissances pour passer le cap difficile des jours maigres. Mais comment donc, font les personnes sans familles ou amis, qui sont dans sa situation? Et je ne vous parle pas de quelqu’un sans-papier ou au chômage. Non, elle a un travail régulier de technicienne de surface, mais son salaire habituel suffit tout juste à couvrir ses frais et ceux de son fils. Et ici, avec le chômage technique, tout est chamboulé… Je crains que la grave récession économique qui s’annonce, va multiplier ce genre de complication. Il nous faudra être doublement solidaires.
Moins dramatique et même comique: afin que le travail de tutelle sur les fabriques d’église puisse se continuer dans le service que je dirige et où mes collaborateurs travaillent en télé-working, je dépose en personne une série de documents aux communes concernées. Dans une première commune, je téléphone et on me dit à qui les remettre. Je le fais, reçois mon reçu et m’en vais… Cela a pris 5 minutes et toutes les règles de confinement furent respectées. Dans une seconde commune, la, réceptionme dit de téléphoner à tel n° le vendredi matin, ce que je fis… sans réponse. Retéléphonant à la centrale, on me répond qu’on ne peut me passer la personne et que je dois réessayer au n° de téléphone en question. Je l’ai fait et refait une dizaine de fois… en vain. Je me doute bien que les équipes sont restreintes, vu les consignes de téléworking… Mais tout de même, je n’ai pas trouvé que ma tâche fut facilitée par l’administration de cette commune… Je suis donc rentré chez moi, avec mes dossiers sous le bras 😉. Je râlais un peu, mais c’est une mésaventure risible par rapport aux drames causés par la pandémie.
J’ai pu moi aussi, grâce à de bons amis, passer à une certaine époque, le cap de « jours difficiles ». Et le plus beau c’est que ces personnes n’ont pas l’impression d’avoir fait quelque chose d’extraordinaire; l’une d’elle, d’ailleurs, ne s’en souvenait plus jusqu’à ce que je lui en parle, il y a quelques jours …
(« Que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite » Mt 6, 3-4)
Des amitiés comme ça ne s’oublient jamais !