Depuis les origines de l’humanité, trois démarches permettent à l’humain de prendre recul par rapport à la réalité qui s’impose à lui: la religion, qui creuse et célèbre le sens du réel ; l’art, qui vise à saisir et reproduire la beauté du réel ; et l’humour, qui s’amuse face aux paradoxes et impasses du réel.
Au coeur de cette terrible pandémie, l’humour vit bien. Comme tant d’autres, je reçois chaque jour sur mon smartphone, des dizaines de vidéos cherchant à faire sourire en ce temps sombre. Ce matin, une des étudiantes siciliennes qui loge dans le bâtiment où je me trouve, racontait en riant que dans son village, il y a des drones avec caméra et haut-parleur, pilotées par le maire du lieu. Ceci lui permet, dans son accent rocailleux de rappeler ses concitoyens à l’ordre quand ils ne respectaient pas le confinement, en les appelant chacun par leur prénom. Don Camillo et Peppone, à l’heure du Covid, en quelque sorte…
Oui, cette pandémie fait peur. Mais tant que les hommes trouveront l’énergie d’en rire, ils tiendront debout.
La pandémie s’est répandue de manière exponentielle.
Depuis 2, 3 jours la courbe commencerait à s’aplatir ( Belgique) .
Il eût fallu prier de manière exponentielle:
jour 2: prière du jour 1 à la puissance 2.
Jour 3: prière du jour 1 à la puissance 3.
jour 4: prière du jour 1 à la puissance 4 etc ….
Je pensais faire de l’humour, de la mathématique amusante, mais finalement il y a un fond de vérité dans tout ça . C’est, dans le meilleur des cas, de l’humour triste. Il eût fallu prier comme des malades. Certains l’ont fait et Dieu a vu l’intention des autres.