« Je suis venu dans le monde pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas, puissent voir et que ceux qui voient deviennent aveugles » (Jean 9, 1-41)
Le 4° dimanche de Carême est traditionnellement appelé dimanche de la laetare, c’est-à-dire dimanche de la joie. Notre société n’a pas le coeur en fête en ce temps de confinement qui nous fait jeûner, même d’Eucharistie. Et pourtant, ce dimanche invite à la joie intérieure. Se retrouver confiné en famille, être poussé à vivre plus lentement et plus solidaire… peut-être cela nous ouvrira-t-il les yeux?
Peut-on imaginer une joie plus grande que celle d’un aveugle-né qui retrouve la vue ? C’est ce qui advient dans l’évangile de ce dimanche. Avec – cependant – un curieux retournement. L’aveugle voit, mais les docteurs de la loi – dont la fonction est justement de faire voir au peuple les chemins de Dieu – sont aveugles devant l’évidence. « Il n’y a pas pire aveugle, que celui qui ne veut pas voir », dit la sagesse populaire. Curieux paradoxe : C’est ceux qui se pensent les plus clairvoyants, qui se révèlent être les plus aveugles. Nos plus gros défauts sont en général ceux que nous refusons de voir. Ils nous dominent d’autant plus. A méditer en cette moitié de Carême…
Comme il n’y a pas pire évidence que de vouloir faire boire un âne qui n’a pas soif