Pendant le temps du Carnaval, les hommes se déguisent, histoire de se moquer de tous les masques que la vie leur font porter. Avec le temps du Carême, chacun est invité à enlever ses masques, afin que notre vrai visage apparaisse – celui d’un enfant de Dieu. Pour ce faire, 40 jours durant, des efforts de jeûne, de partage et de prière sont proposés.
Après le Carnaval des résultats boursiers « excellents » de l’année 2019, le coronavirus fait entrer l’économie en Carême. Cette semaine est la pire depuis la crise de 2008 (-12% de moyenne sur les bourses). Et ce n’est pas fini.
La cause? Les analystes pointent du doigt, l’incertitude que ce petit virus fait planer sur l’économie. Je pense qu’il ne faut pas confondre symptôme et explication. Qu’un virus – inquiétant certes, mais peu mortel comparé à la grippe – donne une fièvre de panique à toute l’économie, est le signe que celle-ci repose bien trop sur le sable de la spéculation, plutôt que sur le roc de l’économie réelle.
Le temps du Carême pour l’économie s’annonce, dès lors, comme un douloureux retour à la dure réalité. L’économie baisse le masque, afin qu’apparaisse son vrai visage. Un temps de jeûne, donc. Et de partage avec ceux qui seront les plus durement touchés? Il faut l’espérer, pour éviter que leur colère ne renverse tout. Et, sait-on jamais, également un temps de prière? Retrouver les valeurs spirituelles, alors que tant de promesses matérielles s’écroulent sous nos yeux…
Jusque à quand durera ce temps de carême pour l’économie et jusqu’où ses affres se feront-elles sentir? Nul ne sait. Le coronavirus ne semble fatal que pour les organismes déjà fragiles. Tout dépend donc du diagnostic que nous posons sur la santé de l’économie mondiale… A cet égard, je n’ai pas assez de compétence pour me prononcer, mais les informations que je glane, ne sont pas de nature à me rassurer.
Est-ce que l’économie n’est pas aussi très fluctuante selon les bruits, craintes et évaluations pessimistes ? La chute de certaines valeurs boursières ou de certains prix n’est-elle pas causée par la crainte plutôt que par des faits précis ? Je ne suis pas qualifiée pour en parler …
En ce qui concerne le « partage » indispensable, le moment n’est-il pas venu d’interpeller vigoureusement ceux qui nous gouvernent ? Est-ce que le rapatriement des enfants de djihadistes belges est une affaire de sous seulement ? Est-ce que l’aide aux enfants qui meurent de faim et de froid peut attendre indéfiniment ? Si j’avais 10 ans de moins, je serais dans la rue dimanche prochain …