« Nous aimons l’Europe, mais haïssons l’Union européenne ». Ainsi, scanda Nigel Farage avec toute sa gouaille, lors de son discours d’adieu au parlement européen. « Et nous lancerons un débat à travers le continent, pour que d’autres pays suivent le Brexit… C’est la lutte du populisme contre le globalisme »…. Voilà un langage qui doit faire rougir de plaisir tous les empires – déclinants ou émergeants – qui rêvent de diviser l’Europe pour mieux y régner.
Qu’il me soit permis de lui répondre avec les mots de la figure tutélaire de tant de Brexiters, soit Winston Churchill himself. Car – oui – le grand homme fut le père du rêve européen. Sans cependant jamais y inclure le Royaume-Uni.
Le 19 septembre 1946, c’est dans un continent en ruines qu’il prononça à Zurich un discours, traçant les lignes du destin européen : « Ce continent magnifique, qui comprend les parties les plus belles et les plus civilisées de la terre, qui a un climat tempéré et agréable et qui est la patrie de tous les grands peuples apparentés du monde occidental. L’Europe est aussi le berceau du christianisme et de la morale chrétienne. Elle est à l’origine de la plus grande partie de la culture, des arts, de la philosophie et de la science du passé et du présent. Si l’Europe pouvait s’unir pour jouir de cet héritage commun, il n’y aurait pas de limite à son bonheur, à sa prospérité, à sa gloire, dont jouiraient ses 300 ou 400 millions d’habitants. En revanche, c’est aussi d’Europe qu’est partie cette série de guerres nationalistes épouvantables (…) Ces horreurs, Messieurs, peuvent encore se répéter. Mais il y a un remède (…) Il consiste à reconstituer la famille européenne, ou tout au moins la plus grande partie possible de la famille européenne, puis de dresser un cadre de telle manière qu’elle puisse se développer dans la paix, la sécurité et la liberté. Nous devons ériger quelque chose comme les États-Unis d’Europe. (…) J’en viens maintenant à une déclaration qui va vous étonner. Le premier pas vers une nouvelle formation de la famille européenne doit consister à faire de la France et de l’Allemagne des partenaires. (…) Mais j’aimerais lancer un avertissement. Nous n’avons pas beaucoup de temps devant nous. Nous vivons aujourd’hui un moment de répit. Les canons ont cessé de cracher la mitraille et le combat a pris fin, mais les dangers n’ont pas disparu. Si nous voulons créer les États-Unis d’Europe, ou quelque nom qu’on leur donne, il nous faut commencer maintenant. »
En ce Brexit Day, je souhaite sincèrement good luck à ce Royaume-Uni, dont je suis si proche de coeur. Dans une précédente chronique, j’ai expliqué pourquoi l’Union doit tout faire pour ne pas couper les amarres avec Albion. Cependant, je demande également aux Britanniques de ne pas chercher à saborder l’Union. Ils torpilleraient le rêve de Churchill, qui avait compris mieux que quiconque, que – sans un tel projet – le Continent retrouverait le chemin de la division et – je ne l’exclus nullement – de la guerre.
Le danger pour l‘Union Européenne ne viendra pas de la GB, mais du sein de l‘Union Européenne elle-même.
Une refonte de l‘Union Européenne s‘impose de manière urgente.
Sans elle, elle aura cessé d‘exister endéans les dix prochaines années.
God help us all !
Oui Kees. Mais les coups de boutoir des populistes, de tous pays, ne vont pas aider… D’où mon intervention.
Merci pour ce beau rappel de Winston Churchill God Save him
L’Angleterre veut que la démocratie soit gérée par et pour ses habitants et non pas par une sois disant élite qui la codifierait afin de financer avantageusement leur caste.
– 2 siècles avant la révolution française son parlement votait le budget de la royauté et l’Abea Corpus
( ne peut être mis en prison que celui qui a été condamné par un tribunal ).
– les Anglais n’ont pas admis qu’un pape lointain ait autorité sur leur liberté.
– les Anglais voient dans la bureaucratie européenne un outil que les idéologues utilisent pour restreindre leur liberté d’agir et les infantiliser. ( les champions de la bureaucratie furent les nazis et les communistes ).
Les Eurocrates doivent maintenant intégrer les motivations du Brexit afin de retrouver plus d’humilité et faire en sorte que chaque Européen puisse s’épanouir librement.
Soyons conscient que le bon sens du paysan et de l’artisan ont tout autant de valeur qu’un diplôme et que la conjonction des deux est la recette pour garantir un espace de liberté et d’épanouissement pour chaque européen.
Monsieur Geens,
Le Habeas Corpus Act date de 1679, c-á-d cent ans avant la Révolution Française.
Quant au „vote du budget de la Royauté“ auquel vous faites allusion, il ne peut s‘agir d‘autre chose que du Bill of Rights de 1689 qui, suite à la „Glorious Revolution“ sous le règne de William et Mary, a donné force de loi au principe que seul le Parlement est souverain pour lever des impôts.
La „Glorious Revolution“ est le fondement du régime de démocratie parlementaire sous une monarchie constitutionnelle tel que nous le connaissons au Royaume Uni aujourd‘hui.
Une démocratie parlementaire est un régime où l‘électorat choisit ses représentants et leur donne un mandat qu‘ils exercent selon leur meilleur jugement, quitte á se faire se faire éjecter au prochain scrutin.
Des slogans du type „ démocratie gérée par et pour ses habitants et non par une sois disant (sic!) élite“ appartiennent à la rue et non au discours de gens qui cherchent à analyser et comprendre.
Je rappelle d‘ailleurs qu‘il a fallu attendre le Reform Act de 1831 pour avoir un suffrage universel pour les hommes et que le droit de vote des femmes n‘a été obtenue qu‘en 1918….
Pour finir: vous parlez des „Anglais“ et de „l‘Angletere“ dans le contexte du vote pour le Brexit….
Mais c‘est une erreur: tout le drame pour le Royaume Uni provient du fait que l‘Ecosse et l‘Irlande du Nord ont voté contre le Brexit et que seule la partie „England“ du Royaume a voté pour.
Avec des conséquences potentiellement catastrophiques pour l‘existence même du Royaume Uni…
Cher Père
Quelle satisfaction de vous lire Je souscrit totalement à votre réflexion et celle partagée de Sir Winston Churchill. Le Royaume Unis n a jamais mené de guerre d agression mais a combattu tous les dictateurs et souverains expansionists européens Il est donc une constante de la politique britannique de contribuer à l équilibre du continent source de réussite économique pour ce grand pays
Le discours de Boris Johnson le jour du Brexit était dans ce sens et reflète la parole visionnaire de Sir Winston “Nous sommes de l Europe mais pas dans l Europe”
God save the Queen jp Quinet-Lacrosse