« Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants ». (Luc 20, 27-38)
A l’époque du Christ, les Sadducéens formaient l’aristocratie sacerdotale de Jérusalem. Ils vivaient des revenus du temple et avaient une foi formaliste et sclérosée : Contrairement aux pharisiens – les théologiens de province, qui enseignent dans les synagogues – ils n’acceptaient que les cinq premiers livres de la Bible (le Pentateuque) et refusaient de croire en la résurrection des morts – un article de la foi juive, trop récent à leurs yeux. D’où leur question à Jésus : S’il y avait vraiment une vie après la mort, comment ferait une femme plusieurs fois mariées, en retrouvant tous ses maris au ciel ? Le Christ leur répond que dans l’éternité, rien n’est comme sur terre. Et puisqu’il s’adresse à des Sadducéens, Il leur cite le Pentateuque : Dieu se déclare dans le livre de l’Exode (3,6) « le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ». Ils sont donc vivants, car l’Eternel n’est pas le Dieu des morts.
L’erreur des Sadducéens n’a rien d’exceptionnelle. C’est une erreur fréquente, que de penser la vie en Dieu, à partir de nos catégories spatio-temporelles. D’où des questions-impasses, comme « Où sont les ressuscités ? », ou encore : « L’Eternité, cela dure longtemps ? » En Dieu, le temps et l’espace ne sont plus de mise. Pas plus que l’enfant dans le ventre maternel ne sait à quoi ressemble le monde extérieur, ne pouvons-nous – qui vivons dans l’espace et le temps – nous faire une idée précise de la vie après la mort. Mais tout comme le fœtus perçoit le battement du cœur de sa mère – par la foi nous entendons battre le cœur de Dieu. Il « n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants».
C‘est vrai que l‘éternité dépasse, et de très loin, nos catégories spatio-temporelles. En fait, elle a quelque chose d‘effrayant quel que soit le sort qui nous attend.
En littérature, la plus belle tentative que je connaisse pour la décrire est celle de James Joyce dans „ A portrait of the artist as a young man“
Je conçois l’éternité comme le « non-temps » : il est impossible de mesurer l’éternité c’est un peu comme un « arrêt sur image »… Mais je n’oserais associer cette idée aux thèmes bibliques.
Merci beaucoup, Eric, de nous ramener à ce qui est le plus essentiel. Je me souviens d’u prêtre qui me disait: ‘Il ne serait pas juste que ceux qui ont vécu une vie de patachon aient le même sort que ceux qui ont vécu leur vie en faisant le bien. S’il n’y a pas de justice ici-bas, nous pouvons être sur q’il y en a une la-haut, tout en sachant que c’est d’abord le Christ qui, par sa rédemption, nous ouvre les portes à l’éternel bonheur.