« Est-ce que tu m’aimes ? »(Jean 21, 1-19)
Regardons certains vieux couples. Ils ne vivent plus les émois des premières années, mais leur amour a grandi – à travers crises et épreuves – vers une tendre complicité. Même centenaire, l’élan de leur cœur est resté jeune. Il existe d’autres couples qui fonctionnent malheureusement plutôt par habitude, par résignation, voire par ennui. Ce n’est pas forcément de leur faute. La vie est parfois cruelle. Mais la réalité est là : leur amour a mal vieilli.
Il en va de même pour la foi de notre baptême. Sommes-nous restés chrétiens par habitude, par résignation et par ennui ? Ou bien – à travers crises et épreuves – notre complicité avec le Christ s’est-elle renforcée ? Tel est le sens de la question, trois fois posée par le Christ, à son apôtre Pierre – qui l’avait par trois fois renié : « M’aimes-tu par habitude ou du fond de tes entrailles ? »Et Pierre de se rendre compte de l’indigence de son amour. Il pleure, mais répète : « Seigneur, tu sais tout – ma lâcheté et mes peurs – mais tu sais aussi que je t’aime ».Et parce que cet homme faible et pécheur aime le Christ, Celui-ci le confirme dans sa mission de chef de l’Eglise : « Sois le berger de mes brebis ».
Si notre amour pour le Christ a mal vieilli et que nous nous découvrons chrétien plus par habitude que par joie profonde, revenons à la Source. Prions l’Esprit pour qu’Il rajeunisse l’élan de notre cœur.
Tant que l’émotion sera présente en moi, je saurai que ce n’est pas par habitude que je participe à l’eucharistie mais par un engagement toujours renouvelé.
Texte magnifique et « magnifiquement » vrai !