« Moi, je vous baptise d’eau (…). Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu. » (Luc 3, 15-22)
Les premiers chrétiens étaient surpris d’apprendre que Jésus avait reçu le baptême de Jean. Comment s’expliquer que Celui qui est sans péché, reçoive un baptême de conversion – un baptême destiné aux pécheurs ? Et pourtant, c’est ainsi. Avant d’entamer Sa mission publique, le Christ se rend pleinement solidaire du destin des hommes.
J’ai visité le lieu où – selon les Ecritures – Jean baptisait. Le fleuve y est boueux, car il charrie toutes les impuretés transportées depuis sa source. Celui qui est plongé dans le Jourdain à cet endroit, ressort de l’eau plein de boue – comme chargé du poids de péché des hommes. En demandant le baptême de Jean, c’est de cette boue humaine que le Christ se charge. Jésus se rend solidaire de notre condition pécheresse pour nous rendre solidaire de son intimité avec le Père, dans l’Esprit.
Par notre baptême chrétien, nous sommes plongés dans la vie et la mort du Christ pour ressusciter avec Lui. Etonnant échange : Lui se charge de notre boue, afin que nous soyons revêtus de Sa lumière. Comme prophétisa Jean : « Moi, je vous baptise d’eau (…). Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu. »
Ce passage de l‘Evangile racontant le „ baptême“ du Christ par Jean m‘intrigue depuis bien longtemps.
Comme EDB dit, l‘évènement se situe avant la vie publique de Jésus, donc à un moment où le message du Christ est encore enfermé dans l‘écrin du judaïsme.
Or le judaïsme ne connaissait pas le concept du baptème tel que les chrétiens devaient le connaître plus tard: comme un acte solennel effaçant la tache d‘un péché originel.
La pratique était plutôt celle d‘un bain rituel, le mikveh, à des fins de purification à différents moments de la vie.
Curieusement, il semble que cette pratique est d‘ailleurs relativement récente ( le premier siècle de notre ère, mais c‘est une coïcidence).
Encore plus curieux, le bain rituel juif, régulièrement pratiqué dans les milieux orthodoxes, est devenu part entière de la cérémonie de conversion au judaïsme ( et ce-ci pour tous les courants du judaïsme ) rejoignant en cela ( deuxième coïncidence) le rôle du baptême chrétien.
Je crains que les Evangiles , rédigées de longues années après les évènements qu‘elles relatent, ne pèchent par une „ time inconsistency“ qui peut être dangereuse.
Tout est symbole dans les écritures, qu’elles soient anciennes – et du judaïsme – ou qu’elles fassent partie de l’héritage chrétien.
C’est ainsi que certains courants « protestants » prônent encore l’immersion complète alors que chez nous on verse un quelques gouttes sur la tête du bébé…
Un de mes amis disait souvent « il faut distinguer le signifiant et le signifié ». Partant de là, je m’autorise à adopter des symboles qui me parlent et qui s’adaptent à notre société ! Ce qui compte, selon moi, c’est d’être fidèle « en esprit » !