«Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa famille et sa propre maison ». (Marc 6, 1-6)
Elle est presque comique, cette scène décrivant Jésus qui retourne prêcher à Nazareth – son village. On entend d’ici les commérages : « Non mais ! Pour qui se prend-il à nous faire la leçon ? Nous l’avons connu en culotte courte! » Devant le peu de foi de ses familiers, Jésus ne réalise que de rares signes du royaume (miracles).
Nous ressemblons à ces Nazaréens. Nous partons bien loin en vacances, mais connaissons mal notre région. Les hommes politiques du passé, étaient des hommes d’état, alors que ceux du présent sont des médiocres – sauf peut-être s’ils gouvernent un pays lointain. Nous rencontrons des gens « formidables » sur internet, mais trouvons nos proches tellement décevants. Bref – comme l’énonce le dicton – « l’herbe est toujours plus verte chez le voisin ».
Et pourtant… quand l’Evangile nous parle des autres, il décrit surtout notre « prochain » – c’est-à-dire celui qui vit près de moi, tous les jours, dans mon quotidien. C’est avec lui qu’il me faut apprendre à cheminer à l’écoute de l’Esprit. Parfois même, nous pouvons devenir « prophètes » l’un pour l’autre – c’est-à-dire parole de Vie.
….. Parfois même nous pouvons devenir » prophètes » l’un pour l’autre ….
est une phrase qui m’inspire. Merci, Père Eric.
Et si on n’a pas le don de prophétie :
….devenir » poètes » l’un pour l’autre.
Ce soir, lasse des panégyriques( c’est un gros euphémisme ) , j’essaierai d’être le poète des vaincus, quelqu’ils soient.
« le poète des perdants « Excusez moi.
( ça commence mal. Faut dire que c’est la loi du genre. )
C’est très vrai, nous accordons aisément notre sympathie à des gens que nous connaissons peu et mal. Je pense qu’aller vers le proche, le prochain, celui qui vit à côté de nous, est nettement plus difficile car il a une réalité physique et nous pouvons le percevoir – à tort bien souvent – comme un concurrent, un rival avec lequel nous devons partager. Il s’agit certainement d’un ancien réflexe remontant aux âges farouches…
Il faut sans doute comprendre la valeur du partage pour surmonter cette méfiance.
Pour pouvoir donner, il est nécessaire d’avoir quelque chose mais les Saints nous ont appris que l’on ne peut vraiment se donner que dans la pauvreté.
Peut être qu’alors on pourrait se sentir un peu prophète.
Oui, » les Saints nous ont appris que l’on ne peut vraiment se donner que dans la pauvreté « .
Et comme le disait un auteur anonyme : » Dans le domaine de la Foi, les seuls experts sont les Saints ».
“Dans le domaine de la Foi, les seuls experts sont les Saints”..??
Mais qu’est-ce que cela peut bien être un “expert de la foi”…?
Et pourquoi faut-il être un saint pour le devenir?
Franchement, je m’identifie davantage avec ces pécheurs criblés de doutes pour qui la foi reste un combat de tous les jours…
A Kees,
merci de me faire clarifier. En effet, ma formule est un peu courte mais je trouvais la phrase de Bruno tellement géniale ( » les Saints nous ont appris ….. » j’aimerais moi même tellement qu’on m’aide à être pauvre …..) que j’ai réagi au quart de tour.
Et d’abord, rassurez vous , un pécheur criblé de doutes peut être un grand Saint ( voir les biographies de Saints….Demain Saint Camille de Lenlis, par ex. ….
Et puis il y a tous ces Saints qui ne sont pas et ne seront jamais sur les listes ( calendrier et annnales)…
Enfin je pense aussi que l’auteur parle d’une expertise involontaire, inconsciente ( le contraire de l’expertise à laquelle pretendent les théologiens, exegètes et autres ) , d’une expertise qui serait le fruit invisible d’une vie vécue …. comment dire , dans L’Amour . Dans un Amour parfois très invisible aussi. Souvent les Saints ne nous aident qu’ après leur mort et on ne sait jamais combien de personnes ils aident et aideront. Le nombre importe peu, je pense ….
Je suis d’accord, il est important d’établir une nuance entre « sainteté » et « canonisation ». Le chemin cherche à approcher la sainteté. La canonisation, qui permet entre autres d’entrer dans le calendrier, c’est simplement la reconnaissance par l’Eglise.
Effectivement, combien y a t’il de saints inconnus, imparfaits, pécheurs, faillibles, modestes et discrets ? Beaucoup, j’espère. Et le fait de se savoir capable de pécher ne doit certainement pas être un obstacle sur la route que nous voulons suivre. Rappelons nous que même Jésus s’est laissé aller à la colère; envers les marchands du temple. Et sur la croix, il s’est laissé aller au doute: « Père, pourquoi m’as-tu abandonné? » Quand les forces parfois me manquent, j’y pense et çà m’aide.
Et puis, il y a ceux que l’on nomme dans un chant religieux « les saints de tous les jours ». Ceux pour qui chaque petite victoire sur le découragement représente un grand pas dans la foi !