« Je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent » (Jean 10, 11-18)
Dans le domaine du spirituel et du religieux, il existe de nombreux gourous, voyants, guides, etc. adaptés à vos goûts et votre portefeuille. Cependant, le jour où vous êtes fauché, il n’y a plus personne. Ceux-là sont des mercenaires. Toute autre est l’image du bon berger – du vrai pasteur : il connaît ses brebis et ses brebis le connaissent. Pour elles, il donnerait sa vie. J’ai compris cette parole, il y a une vingtaine d’années. Je faisais une marche dans les Causses – la région la plus désertique de France. Là ne poussent que des cailloux et des chardons. Je vis par une brûlante journée, ce vieux berger qui guidait un maigre troupeau, accompagné d’un petit chien tout sale. Le troupeau s’approcha et j’entendis que – de sa voix rauque – le pasteur appelait chacune des brebis par son nom. Et celles-ci reconnaissaient sa voix. Ainsi le Christ : Il appelle chacun par son nom. Heureux celui qui reconnaît Sa voix. Il est le bon berger. Pour nous, Il a donné Sa vie.
En ce dimanche des vocations, prions pour que – aujourd’hui encore – des jeunes entendent la voix du bon Pasteur et se mettent à sa suite. En cette année dédiée à la vie religieuse, pensons tout particulièrement aux moines, moniales et autres religieux qui consacrent leur vie à la contemplation et au service de l’Evangile.
J’ai toujours eu un sentiment ambigu face a cette image du berger et de son troupeau.
D’une part, et dans la bouche du Christ, c’est un message d’amour qui nous parle d’un Dieu qui nous aime infiniment. Que peut-on vouloir de plus?
D’autre part, l’image du berger et de ses brebis reflète, trop souvent je pense, les rapports entre l’Eglise institutionnelle et la communauté de ses croyants.
Et là, je ne me vois pas du tout comme une brebis parmi d’autres, suivant avec une confiance infinie et sans critique les conseils, directives, voire dictats….venant de la hiérarchie.
Avec toutes les failles de ma pauvre personne, mon engagement de chrétien est fait de remises en question et de promesses sans cesse renouvelées. Non sans peine, d’ailleurs…
« Black sheep » maybe, but sheepish? No, thanks.
A Kees ,
§ 907 du Catéchisme de l’ Eglise Catholique : ( a propos des fidèles laïcs , titre du chapître : Leur participation à la charge prophétique du Christ )
……….
» Selon le devoir, la compétence et le prestige dont ils jouissent ils ont le droit et même parfois le devoir de donner aux Pasteurs sacrés leur opinion sur ce qui touche le bien de l’ Eglise et de la faire connaître aux autres fidèles, restant sauves l’intégrité de la foi et des moeurs et la révérence due aux pasteurs, et tenant compte de l’utilité commune et de la dignité des personnes « .
Comment n’être pas reconnaissant à saint Jean-Paul II d’avoir voulu protéger la foi de l’Eglise ( celle des clercs et des fidèles) à travers le catéchisme clair et prophétique qu’il nous a offert? Hélas aujourd’hui, ceux qui le défendent, ceux qui conformément à celui-ci essayent tant bien que mal de contrer ce qui nuit au bien de l’Eglise ne sont pas écoutés et ceux qui étaient ses amis sont à présent considérés comme des parias. Jean-Paul II, Benoît XVI et Mgr Léonard, même combat, même Eglise. Pape François, cardinaux Danneels et De Kesel, même combat et autre Eglise. Quand ce saint polonais a écrit que l’existence d’un complot (St Gall) rendrait nulle l’élection d’un pape, l’Esprit Saint lui a t-il fait comprendre ce qui arriverait? Si Jean-Paul II revenait, que dirait-il face à l’éviction de cardinaux qui lui étaient chers, face au sort humiliant réservé à son ami Mgr Léonard, face à la mort des franciscains de l’Immaculée, et celle camouflée de l’ordre de Malte et de la FSA, face au relativisme doctrinal et liturgique que nous connaissons, face un un pape qui ne s’agenouille jamais devant son Seigneur alors qu’il le fait sans problème face aux migrants? Etc, etc… Oui, qui peut prétendre sans rire que François et Jean-Paul sont sur la même longueur d’onde?
Je me demande : faut-il être tous sur la même longueur d’ondes et ceux qui ne se sentaient pas à l’aise avec des personnes comme Mgr Léonard, par exemple, qu’en faites-vous ?
Bien sûr, Marie Madeleine, nous avons tous des sensibilités différentes . Mais de là à dissoudre une Fraternité de plus de 20 jeunes séminaristes parce qu’ » on ne se sentait pas à l’ aise avec leur fondateur » ….
muriel, j’était tout à fait ignorante de l’existence même de cette fraternité et je n’aurais évidemment pas voulu sa dissolution parce que le discours de Mgr Léonard me déçoit; cependant il me semble que les séminaires ne manquent pas et qu’on peut y poursuivre son engagement sans difficultés.
… On peut y poursuivre son engagement sans difficultés , dites vous . C’est ce que les séminaristes ont fait ( sauf qu’il y eut beauoup de difficultés ) . Ils ont obéi comme un cadavre ( sic cadaver , selon l’expression de Saint Ignace) mais 20.000 Paroissiens de Sainte Catherine et leurs amis ont signé une pétition demandant que la Fraternité ne soit pas dissoute. Sans écho chez l’ évêque, la pétition remonta jusqu’à Rome avec ses arguments. Là une procédure en appel fut acceptée, mise en route jusq’ au récent court circuitage . J’ explique ailleurs sur ce site, en quoi ce genre de courtcircuitage explique la dramatique inertie romaine en matière de protection des mineurs, dans le Chili des trois dernières années.
Mais ce ne sont que des réflexions, en passant. Je préfèrerais que les faits, d’autres réflexions me donnent tort.
Mea culpa ….3540 signatures et non 20. 000. Je confonds sans doute avec une autre pétition, campagne de soutien .. … ? .Encore une fois, mea culpa.
Les Fraternités Monastiques de Jerusalem installées à Bruxelles du temps de Mgr Danneels furent contraintes de déménager de Saint Gilles ( » L’ eglise de Saint Gilles devait devenir un clocher émergeant » ).Elles auraient dû se trouver une autre Eglise dans un quartier populaire, multiculturel (musulman – c’ était un de leurs charismes : le dialogue avec les musulmans ), une maison pour les moines, une maison pour les moniales et des possibilités de travail mi- temps. Devant l’immensité de la tâche , elles préférèrent se disperser à l’ étranger, dans d’autres grandes villes ( Cologne …).
Quelle gaspillage d’ énergies, de forces vives, de liens humains tissés avec patience.