« Celui qui n’est pas contre nous, est pour nous ». (Marc 9, 38-48)
Jésus offre parfois un portrait bien contrasté. Dans l’évangile de ce dimanche, le Fils de l’homme tient des propos d’une sévérité inouïe : « Celui qui entraînera la chute d’un de ces petits (…) qu’on le jette à la mer. Si ta main t’entraîne au péché, coupe-là (…) Si ton pied t’entraîne au péché, coupe-le (…) Si ton œil t’entraîne au péché, arrache-le… » Prenons ces paroles à la lettre et la vie chrétienne se transformera bien vite en un « massacre à la tronçonneuse », qui laissera nombre d’entre nous borgne et manchot. Pourtant, un peu plus tôt dans l’évangile, le même Jésus fait preuve d’une grande mansuétude : « Celui qui vous donnera un verre d’eau (…) ne restera pas sans récompense ». Comment comprendre pareil changement de ton? Le Christ utilise le langage des rabbins de son époque. Comme eux, Il force parfois le trait. Non pas pour nous arracher mains et pieds, mais pour avertir que le mal n’est pas qu’une innocente question de faiblesse humaine. En effet, le péché ne corrompt pas que nos membres, mais l’humain tout entier. Surtout quand ce mal s’en prend aux plus faibles (pensons aux souffrances des victimes de la pédophilie). Par contre, ajoute le Christ, celui qui fait un peu de bien – ne fut-ce qu’offrir verre d’eau – rachète bien des péchés. Et cela vaut même pour les plus grands criminels. Car si le mal étouffe notre humanité, le bien – lui – dit notre condition de créature de Dieu. Que l’on soit chrétien ou non : « Celui qui n’est pas contre nous, est pour nous ».
Je suis choqué par la phrase : « Par contre, ajoute le Christ, celui qui fait un peu de bien – ne fut-ce qu’offrir verre d’eau – rachète bien des péchés. »
Cela laisse à penser que par des « bonnes actions » on peut « gagner son ciel ».
Rien de plus faux.
C’est par pure grâce de Dieu et par le sacrifice de Jésus-Christ à Golgotha que, lorsqu’on se repent, nous obtenons le pardon de nos fautes.
La plupart des traductions disent « il ne perdra pas sa récompense ». C’est très différent.
Curieux , votre commentaire.
Vous choisissez une phrase dans le texte d’EdB, vous lui donnez ensuite une interprétation arbitraire, pour ensuite la rejeter…
Je ne comprends pas votre commentaire, M. Scholtes…
La phrase retenue par EdB:
…celui qui fait un peu de bien rachète bien des péchés.
Votre interprétation de cette phrase:
Par quelques bonnes actions on peut gagner son ciel.
Mais cette interprétation est strictement la vôtre, pas forcément partagée par EdB…
C’est possible. Je souhaite attirer l’attention sur le fait que l’image de la balance avec les bonnes actions d’un côté et les mauvaises de l’autre, dont le verdict permettrait « d’entrer au ciel », n’est pas biblique et même fausse par rapport à l’Ecriture. Vu qu’il n’y a – avant la grâce – pas un seul juste, que tous ont péché, et que c’est la foi qui justifie.
Cette idée de « racheter des péchés » est donc subversive et dangereuse.
Illustration de la Grâce :
https://www.youtube.com/watch?v=JNqgdmgHji0