Il me reste une heure pour écrire quelque chose sur la journée des femmes. Je pense évidemment à toutes celles que je côtoie chaque jour dans ma famille, parmi mes amis et en paroisse… Que serions-nous – les hommes – sans elles ?
Je voudrais aussi en distinguer quelques-unes. Non pas parce qu’elles sont exceptionnelles en tout, mais tout simplement parce qu’elles ont récemment dit ou fait quelque-chose qui m’a touché.
Je cite en premier lieu la ministre socialiste de l’Audiovisuel Fadila Laanan, qui a demandé l’avis du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) sur l’opportunité d’imposer un quota d’œuvres néerlandophones aux radios privées et publiques. « La présence de chansons néerlandophones sur les ondes des radios privées et publiques me paraît une bonne chose pour faire découvrir des artistes du nord du pays et habituer notre oreille à une autre langue nationale », a déclaré la ministre. C’est ce que j’écrivais le 14 juin 2011, dans un ‘post’ intitulé « Belgique – un an de crise politique ». Alors que les radios flamandes passent régulièrement de la chanson française, le contraire est totalement inexistant – renforçant au sud du pays le cliché que le flamand est une sous-culture. Puisque c’est la journée de la femme, écoutez donc une artiste comme Eva De Roovere et vous changerez peut-être d’avis. Fallait-il une ministre francophone d’origine maghrébine pour le découvrir ?
Je cite ensuite la nouvelle co-présidente d’Ecolo, Emily Hoyos, qui a renoncé à sa prime de départ du parlement. Le greffe du parlement wallon, qui a reçu mercredi un courriel en ce sens, précise que le montant du renoncement s’élève à 120.000 euros. « Si je n’avais pas de travail, j’aurais eu besoin de cette somme, mais ce n’est pas le cas puisque je deviens coprésidente d’Ecolo », justifie Emily Hoyos. Elle explique qu’il s’agit « juste d’être conforme à mes valeurs et celles de mon parti ». Sans doute que son geste découle aussi d’un calcul politique. So what ? C’est ce genre de geste symbolique qui rend confiance en nos gouvernants. (Ce 9 mars mars, je découvre que dans l’édito du Soir la plume de Béatrice Delvaux partage ma conclusion).
Dans la même famille politique, mais en France, il y a cette confession d’Eva Joly dans le quotidien catholique « La Vie » de cette semaine : « A l’agence norvégienne de développement, j’ai acquis la certitude que les paradis fiscaux sont une source de malheurs multiples. Je désespérais que ma dénonciation soit entendue. Au final, j’ai été invitée au Vatican. J’ai pris la parole devant les cardinaux. J’ai été écoutée comme jamais. Ils m’ont assurée que la lutte contre les paradis fiscaux ferait partie de la doctrine sociale de l’Église. J’ai vérifié : c’est désormais le cas. » Qu’un politicien – en campagne, il est vrai – reconnaisse l’importance de la doctrine sociale de l’Eglise – voilà qui dénote d’une réelle liberté d’esprit.
Enfin, j’invite à regarder cette vidéo des Médias Catholiques. Elle reprend une interview de Frigide Barjot de passage à Bruxelles. Ca, c’est de la nouvelle évangélisation : rien n’est coincé ni too much. Madame, vous sonnez juste. Merci !
Merci.