Cher Saint Valentin,
Tu me diras sans doute qu’un ecclésiastique n’est pas le mieux placé pour t’écrire. Que les curés feraient mieux de vaquer aux affaires du Ciel et laisser les amoureux parler d’amour. Sans doute. Il n’empêche, il me semble que quand Cupidon décoche ses flèches aux couples débutants, il ne leur dit pas tout.
Ne pourrais-tu leur enseigner que l’Elixir de la passion ne guérit jamais totalement du poids de la solitude ? Que l’âme-sœur rend la vie plus légère, mais ne dispense pas de la pesante intimité avec soi-même ? Que seul l’Eternel peut visiter l’homme dans son désert intérieur ? Que seul l’humain qui apprivoise cette solitude existentielle peut se donner à son prochain en liberté ?
Ne pourrais-tu leur expliquer que quand bonheur veut rimer avec durée, il doit se conjuguer avec frustration et deuil des illusions ? Qu’ « amour » et « toujours » ne se marient qu’au prix de patience, humour, larmes et pardon ? Que l’amant qui veut tout, tout de suite et tout le temps – n’est que l’homme de l’éphémère ?
Ne pourrais-tu leur murmurer que le jeu de l’amour porte en lui le poids de la responsabilité ? Que si l’échec fait partie de la vie – et qu’il n’y a pas à le stigmatiser – son coût social devient exorbitant une fois que des enfants se trouvent au cœur du naufrage ?
Cher Saint Valentin, peut-être me diras-tu que tout cela, tu l’enseignes à ceux qui te prient. Mais que – trop enivrés par la liqueur des émois et les sirènes commerciales – ils n’entendent tes avertissements, souvent que bien trop tard.
Merci pour ce rappel salutaire, car la Saint Cyrille et Méthode (Saint-Valentin pour le business) se transforme en « journée de l’orgasme » (21 décembre). Pauvre monde.
merci pour cette belle lettre. Ceci dit, je ne trouve pas incongru que ce soit un prêtre qui écrive à St Valentin, puisque que beaucoup de prêtres ont probablement (je l’espère!) été touchés par les flèches de Cupidon avant d’entrer en prêtrise! Et il n’est pas improbable non plus que ces mêmes prêtres soient à nouveau touchés par des flèches, parce que ce sont des êtres humains avant tout! Mais dans ce dernier cas, leur amour de Dieu et de leur ministère oriente leur discernement non?
Merci pour ce beau rappel… que les jeunes, qui se lancent dans l’ aventure amoureuse, découvrent les grâces du sacrement du mariage… Ce sacrement qui nous soutient chaque jour de notre vie de couple…Amen. Mariée depuis 18ans.
Cette fête – commerciale – semble effectivement devenir un sujet de panique pour certains qui « doivent être de la fête », comme pour un réveillon, comme si le monde allait s’écrouler pour eux sinon, …et les préoccupations de performance dans l’exaltation du plaisir s’ajoutent à ces peurs avouées ou non de « rater quelque chose », relayées qu’elle sont par de la publicité (cfr par ex. cette pub pour des huiles de massage) répandant le message que sans ceci ou cela, la fête (sous-entendu « obligatoire ») ne sera pas complète…
Merci pour ce rappel de vérités concrètes sur l’amour au quotidien, pas toujours « rose », mais tellement riche d’humanité et de partage qu’il en est une vraie bénédiction.
D’acc’ avec toi Eric. Et avec tant d’autres.
Il nous faut d’abord être un bon compagnon pour soi-même.
Et privilégier notre propre rencontre, tout en désirant ardemment rencontrer un-e autre.
L’amour est tout sauf facile.
A quand des cours de vie affective et sexuelle qui ne s’attardent pas tant sur la technique et plus sur le relationnel. Une relation c’est un échange. Une rencontre c’est du « one shot ».
Le nombre de divorce et de séparations m’impressionne. Plus encore quand des mômes, des enfants, des ados, des jeunes adultes, sont dans le package. Cependant, je ne juge ni ne jette de pierre. Chance, j’ai épousé une femme extra-ordinaire(ment différente de moi). Et je puise beauoup d’eau à la fontaine (pour mettre dans notre vin).
Je t’embrasse, frère de luttes et de chemin.
Puisse saint Valentin t’entendre. Il a encore du travail !
J’aime quand l’Eglise se préoccupe de choses importantes. De plus, votre texte est très beau, c-à-d bien écrit. Merci.
tellement juste, profond et plein d’humour…! Je savoure
Bernadette, mariée depuis 8 ans et heureuse de l’être
très beau texte , beaucoup de vérités pas toujours agréables à entendre pour les amoureux débutants
mais tellement » vraies » !
Marié depuis 28 ans, je ne peux évidemment qu’être d’accord avec vous. À une nuance près quand même : à force de dire que le bonheur doit se conjuguer avec frustration et deuil des illusions, qu’ « amour » et « toujours » ne se marient qu’au prix de patience, humour, larmes et pardon… on risque d’oublier que le bonheur et l’amour existent et que c’est bien agréable ! D’accord, tous les jours ne sont pas faciles. Mais ces difficultés – pour un couple qui s’aime – sont l’exception !
Cher Eric,
Ta prière à St Valentin vaut le détour que je ne fais pas tous les jours sur ton blog. Je l’ai beaucoup appréciée et y reviendrai. A quand le plaisir de croiser à nouveau ta route?
Merci Monsieur l’Abbé, pour cette intervention, une fois de plus, merveilleuse.
Ce fameux soir de la St-Valentin, nos filles ont assisté à une conférence donnée par un prêtre à propos de ce fameux « Cupidon » .
Notre fille aînée y avait entrainé une amie (la 30-taine) qui n’avait plus mis les pieds à l’église depuis sa confirmation. Sur le chemin du retour, cette amie lui a dit :
»mais pourquoi on ne m’a pas dit ça quand j’avais 16 ans ????»
Qu’un ecclésiastique parle de l’amour entre homme et femme, est indispensable : dans de nombreux cas, lui seul est apte à donner LA dimension, celle-là même étouffée par la société dans laquelle nous vivons ….
Que le Seigneur vous bénisse et vous garde.