Le chahut qui empêcha Caroline Fourest de s’exprimer à l’ULB suscite en moi quelques réflexions :
1. Caroline Fourest, c’est un peu la Nadia Geerts française : courageuse, intelligente et « très, très, très » laïque. Je suis donc loin de partager toutes ses idées, mais si la conférence chahutée avait été organisée par moi, je serais en rage. Empêcher des interlocuteurs invités à un débat de s’exprimer, est un déni de démocratie. Et puis, c’est surtout goujat.
2. Caroline-la-laïque chahutée à l’ULB, cela fait monter en moi, comme en écho, un autre événement: je pense à Mgr Léonard – il y a quelques mois de cela – entartré par trois fois lors d’une conférence à l’UCL. Cela dit aussi quelque chose de la crise des identités : chacun s’est fait « mouché » dans l’université qui était censée le mieux l’accueillir.
3. Les chahuteurs ne représentent qu’une infime minorité des musulmans. Cependant, j’appuie l’ULB dans sa volonté de ne pas les laisser dicter l’agenda des débats en son sein. Je ne partage pas toutes les thèses de Caroline Fourest sur le voile islamique, mais si les pourfendeurs du voile ne sont plus admis dans une université où il fait bon chanter « à bas la calotte »… il y aurait de quoi perdre son latin.
Si vous aviez organisé la conférence, j’ose espérer que vous ne l’auriez pas invitée. La démocratie n’impose pas d’offrir des tribunes à ses adversaires. C. Fourest est plus que « très, très, très laïque ». Elle est foncièrement antireligieuse et anticléricale.
Bien au contraire. L’évangile est assez puissant pour souffrir la contradiction. Nous avons l’esprit comme Défenseur. « N’ayez pas peur! » à dit un grand Pape.
oui Jean Paul II
Le débat ne peut exister qu’avec des interlocuteurs qui acceptent de faire usage de la raison et qui entrent dans la logique de leurs contradicteurs, même pour la réfuter.. C. Fourest se situe sans cesse dans l’attaque des personnes, la harangue et l’agressivité.
@Incarnare: Caroline Fourest est une interlocutrice honnête parfaitement rationnelle, qui étudie longuement les dossiers en amanant un maximum d’éléments vérifiables. Le fait de démonter le double langage de Ramadan n’est en rien une « attaque personnelle » sinon toute critique d’une personnalité politique ou religieuse deviendrait impossible. Ce que vous faites, c’est de la médisance pour ne pas dire pire.
Ce n’est pas une infraction ni une « maladie honteuse » que d’être « antireligieux et anticlérical »
Pédophile, si par contre…
Plus objectif , tu meurs .
J’ai vu la scène sur internet, il ne faut pas se leurrer,ils chahuterons toujours . C’est dans leur culture ,ils ont le souhait que le monde entier devienne Musulman et pourtant ,le mots Musulman veut tout simplement dire Croyant ,hors je suis croyant et j’appartiens à Jésus Christ et à l’église catholique. les Musulmans connaisse Jésus pourtant et Marie sa Mère . Dans mes rencontres avec le monde Musulman ,j’ai toujours eu du respect envers eus et parlé parfois de leur foi.Il faut dire que je suscite de l’intérêt, je porte une croix en bronze coulée dans nos ateliers,qui est la copie de la croix de San Daniano et qui se trouve à Assise ,c la croix devant laquelle Saint François d’Assise à perçu le message du Christ (restaure mon église)je crois que vous comprenez pourquoi dans ce monde laïque et autres à ma manière j’essaye de restaurer l’église. Bapou Bernard.
@eric: Chichah n’est pas islamiste, pas plus que ses bras droits. Il traîne dans son sillage quelques radicaux. Il se proclame athée. Il n’est pas antisémte. Il fit même partie des services d’ordre de l’UPJB (Juifs progressistes) lors de manifs en favuer de la Palestine. Son « burqa bla-bla » n’était pas une manif pour la burqa, mais la simple reprise du titre d’une chronique du Monde diplomatique (Halimi: http://www.monde-diplomatique.fr/2010/04/HALIMI/18990) qui évoquait l’aveuglment dans lequel nous plongeait le « débat » sur le voile intégral. Son action se fonde sur le concept des « Indigènes », qui ajoute (ou remplace) le racisme par la différence de peau, celui, quasi génétique, du « Blanc » qui perpétuerait la domination et le mépris de l’Occidental pour ses anciens colonisés. Sa dénociation de l’islamophobie et de la musulmanophobie apparaissent comme des drains qui entendent « toucher ou c’est sensible » (de part et d’autre de son auditoire). Il récupère ainsi l’islam à une fin politique. Comme les fachos d’extrême-droite abusent de l’Eglise pour légitimer leurs théories fumeuses… Bon dimanche, Marc M.
J’apprécie que vous souligniez outre le déni de démocratie auquel s’est livré Mr Chichah la goujaterie de son intervention. A un certain niveau la contestation devient de l’impolitesse, voire de la grossièreté et l’impolitesse c’est le premier pas de l’inhumanité. Par ailleurs, le débat n’avait rien à voir avec l’islamophobie mais devait porter sur l’extrême droite, ce débat a été empêché par des islamo-fascistes d’extrême gauche qui ont conclu une alliance stratégique avec des activistes musulmans proches de l’intégrisme, et des provocateurs de l’extrême gauche. Les extrêmes se rejoignent toujours. Et enfin un ami me rappelait que Mme Fourest n’est pas une ennemie du voile. La preuve: elle a pris position contre la propriétaire d’un gîte dans les Vosges qui a voulu l’interdire dans les espaces communs de son gîte. Elle est d’ailleurs détestée par « Résistance Laïque ».
Extrait de l’émission » Et dieu dans tout ça? » RTBF La Première, dimanche 12 février 2012:
A Bruxelles, c’est ce mardi qu’a eu lieu un happening digne des plus grands jours de la contestation étudiante de la fin des années soixante. Mais les anciens combattants d’alors ont assez peu goutté la provocation organisée par Souhail Chichah, un assistant de l’ULB qui, à la tête d’une groupe de jeunes gens masqués et voilés, a empêché le déroulement d’un débat auquel participait la journaliste française Caroline Fourest. En scandant des slogans, en refusant de s’expliquer et encore moins de dialoguer, les trublions ont rendu physiquement impossible la poursuite de la conférence et finalement obligé Caroline Fourest a quitter les lieux sous la protection des vigiles. Cette péripétie se place dans le contexte des relations tendues qui existent depuis des années au sein même de l’Université Libre de Bruxelles entre les autorités académiques et une certaine mouvance dont il est difficile de savoir si elle est résolument islamiste mais qui, en tout cas, essaie de retourner les principes de la libre pensée contre l’establishment laïque. Quoiqu’il en soit, pour beaucoup d’observateurs présents, ce qui s’est passé mardi soir à l’ULB n’était pas sans rappeler les méthodes auxquelles les ennemis de la démocratie ont toujours recouru: on n’est plus là dans le débat d’idées mais bien dans le registre de la voie de fait et de l’intimidation.