Une souffrance cachée
Ce jeudi 12 janvier, les évêques de Belgique et supérieurs des Religieuses et Religieux ont donc rendu public un document intitulé : « Une souffrance cachée – Pour une approche globale des abus sexuels dans l’Eglise ». Ce faisant, nos pasteurs lancent une nouvelle initiative, qui succède – en en gardant l’esprit – à ce qu’avait entrepris la Commission interdiocésaine présidée par le professeur Adriaenssens (jusqu’aux perquisitions de juin 2010). Mais la présente initiative est plus ambitieuse, mieux encadrée, et les points de contacts sont beaucoup plus nombreux. Le fonctionnement de ces derniers sera supervisé par une Commission interdiocésaine pour la protection des enfants et des jeunes qui sera opérationnelle en juillet 2012. Composée d’experts académiques de diverses disciplines et impliquant des victimes d’abus, cette commission émettra aussi des propositions d’action préventive à la Conférence épiscopale, suivra les initiatives prises dans d’autres pays et produira un rapport annuel.
Communion avec nos évêques
Comment ne pas saluer la détermination de nos évêques ? Mais cela ne suffit pas. Il y a des années, la conférence épiscopale avait commencé à réagir au scandale des abus sexuels en lançant un point de contact téléphonique. Il fut objecté que c’était trop peu. Vint donc la commission ecclésiale. On entendit alors murmurer qu’elle n’était pas vraiment indépendante. Et ce furent les perquisitions qui torpillèrent l’initiative. Il fut dès lors reproché aux évêques de ne plus rien entreprendre…
Le passé est le passé. Ce n’est pas le moment d’épiloguer à son sujet. Bien d’en tirer une leçon. La modernité cultive l’attitude critique face aux autorités de tous bords. En digne fils de leur époque, nombre de fidèles catholiques – tant progressistes comme conservateurs – ont répété à l’envi, telle une mantra, que les évêques n’étaient pas à la hauteur, qu’ils ne faisaient pas ce qu’il fallait, etc. etc. Plus d’une fois – alors que j’étais leur porte-parole – j’ai donc ressenti la solitude de nos pasteurs. Ces critiques étaient d’autant plus percutantes que, comme toute institution humaine, la conférence épiscopale a ses limites et points faibles. Mais en rester à la critique est une attitude adolescente.
En chrétiens adultes, soutenons donc nos évêques dans leur actuelle détermination à mener à bien cette nouvelle initiative. Je suis fort reconnaissant envers tous ces juristes, pédopsychiatres et autres professionnels qui les entourent de leur expertise. Je pense aussi à ces nombreux bénévoles qui feront vivre les points de contact. Sans ces bonnes volontés, les évêques seraient démunis. Quant à nous, accompagnons pareille entreprise de nos prières et de nos encouragements. Et faisons-le savoir à nos évêques. Comme chacun de nous, ils ont parfois besoin de se sentir soutenus.
Excellent !
Effectivement , il faut soutenir nos évêques mais comment??
Où écrire pour les soutenir tous ?