Ce mercredi 5 octobre paraissait dans les colonnes du Soir un article sur les cours d’éducations sexuelles à l’école. J’en cite une petite partie : « Généraliser un vrai cours d’éducation à la vie sexuelle ? (…) Pour l’instant en tout cas, il ne s’agit toujours pas de cours, mais d’animations dispensées via les centres de planning familial, sous l’acronyme de « Evas », pour « Education à la vie affective et sexuelle », à laquelle le réseau chrétien ajoute un « r » pour « relationnelle »…. »
Je ne prends pas partie dans un débat d’expert sur le besoin ou non d’éducation sexuelle à l’école, mais je m’étonne que seul le réseau chrétien ajoute le « r » de « relationnel » à la vie affective et sexuelle. L’homme est un être de relation. Le business – c’est de la relation. La politique – c’est de la relation. L’affectivité et la sexualité – c’est de la relation. Et quand business, politique, sexualité ou toute autre dimension de la vie humaine – perdent de vue la dimension relationnelle qui doit les animer, arrive très vite l’impasse. S’il n’y a que le réseau chrétien pour comprendre cela, il y aurait vraiment de quoi s’inquiéter. Mais je ne le pense pas – fort heureusement. Donc, pourquoi ne pas généraliser ce « r » ?
Ce matin, j’assistais à l’Eucharistie solennelle qui fêtait les 120 années de présence salésienne à Liège. A cette occasion, quatre jeunes – dont Xavier, originaire de nos régions – ont fait profession solennelle d’obéissance, pauvreté et chasteté dans la famille religieuse de Don Bosco, spécialisée dans la relation aux jeunes. En regardant Xavier, jeune homme de 30 ans – bien dans sa peau et au verbe clair – promettre de servir toute sa vie la jeunesse, je me disais qu’il en fallait du courage – ou de l’inconscience – après les scandales de ces derniers mois. Mais si la pédophilie est le dévoiement par excellence de la relation, le service irréprochable de la jeunesse qui a animé la toute grande majorité des disciples de Don Bosco – et autres prêtres ou religieux éducateurs – fut le vecteur d’une authentique éducation à la relation. Relation à soi-même, aux autres et à Dieu. Merci à Xavier – et à ses trois compagnons – de reprendre le flambeau en 2011. Je sais qu’ils ne seront pas les derniers.
Citation:
Je ne prends pas partie dans un débat d’expert sur le besoin ou non d’éducation sexuelle à l’école, mais je m’étonne que seul le réseau chrétien ajoute le « r » de « relationnel » à la vie affective et sexuelle.
Vous pourriez tout de même, comme prêtre catholique, rappeler que ce sont les parents qui sont responsables de l’éducation, à fortiori pour sa partie la plus « délicate » qui est l’éducation sexuelle.
Selon le principe de subsidiarité cher à l’Eglise, ce n’est qu’en l’absence d’un manquement grave de la part des parents que l’état peut jouer un rôle éducatif.
Sinon, c’est tout simplement un abus de pouvoir!
Cher Monsieur,
Un article de blog ne se veut pas exhaustif. Evidemment que les parents sont les premiers responsables.
Ceci étant dit, dans une société où le couple est lui-même fort fragilisé, cela n’est pas à coup sûr une garantie de bonne formation.
Le « prêtre catholique » que je suis, rappelle donc également que c’est à partir du concret de la vie d’aujourd’hui qu’il faut réfléchir.
Ceci, au nom même de la logique de l’incarnation.
Heureux donc ces jeunes qui reçoivent encore aujourd’hui une saine formation affective de leurs parents.