– « Tu ne connais pas la dernière ? »
– « Non, raconte ! »
– « Eh bien, figure-toi qu’on dit que… »
La presse people n’a rien inventé. Elle ne fait qu’appliquer les bonnes vielles recettes des villages d’antan. Rumeurs, cancans, commérages… Ce que nous pensons percevoir de la vie des autres, devient le théâtre d’un voyeurisme que nous jugeons bien innocent.
Ainsi DSK : l’homme au destin – proclamé providentiel – pour la France, jeté en enfer – puis presque blanchi – mais ne dit-on pas que… Combien de commentaires de presse ; combien de dessins d’humoristes ; combien d’émissions de divertissement; combien de conversations de boudoir n’ont pas conclut au sujet d’une histoire dont nous ne savons – somme toute – que peu de choses ?
Plus sympathiquement, à peine apprend-on que votre serviteur est nommé doyen au centre de Liège, que d’aucuns spéculent déjà sur de plus hautes fonctions qui pourraient s’ouvrir à lui. Ce n’est pas bien méchant, mais c’est usant. Pendant ces six derniers mois, je recevais de deux à trois allusions quotidiennes sur de possibles nominations dans l’archidiocèse. Je pensais en être quitte, mais pas encore arrivé à Liège – voilà que cela repart… Aujourd’hui, je comprends mieux la lassitude du cardinal Danneels quand – inlassablement – les journalistes lui demandaient s’il allait succéder à Jean-Paul II. Tout cela n’est pas bien méchant – me dira-t-on – et cela ne fait de mal à personne. Sans doute, mais cela ne fait pas non plus de bien à quiconque
Retour sur DSK : ce dimanche soir, Martine Aubry était invitée au JT de France 2. Un moment donné, le présentateur l’interroge sur les dessous de l’affaire. Elle répondit : « J’essaie de ne parler que de ce que je connais. Donc, je me tairai sur cette question ». Parole pleine de sagesse. Tellement éloignée de ces mégères de village qui – l’haleine chargée – colportent des ragots de porte en porte.
En écho la conclusion du texte des 3 tamis de Socrate,… » si ce que tu as à me dire n’est ni vrai, ni bon ni utile, je n’ai pas besoin de l’entendre »
Plus facile à admirer qu’à vivre personnellement
Un jour quelqu’un vient voir Socrate et lui dit:
– Ecoute Socrate, il faut que je te raconte comment ton ami s’est conduit.
– Arrête ! interrompit l’homme sage. As-tu passé ce que tu as à me dire à travers les trois tamis ?
– Trois tamis ? dit l’autre, rempli d’étonnement.
– Oui mon bon ami: trois tamis. Examinons si ce que tu as à me dire peut passer par les trois tamis. Le premier est celui de la vérité. As-tu contrôlé si tout ce que tu veux me raconter est vrai ?
– Non je l’ai entendu raconter et…
-Bien bien. Mais assurément, tu l’as fait passer à travers le deuxième tamis. C’est celui de la bonté. Est-ce que ce que tu veux me raconter, si ce n’est pas tout à fait vrai, est au moins quelque chose de bon ?
Hésitant, l’autre répondit:
– Non, ce n’est pas quelque chose de bon, au contraire…
– Hum, dit le sage, essayons de nous servir du troisième tamis, et voyons s’il est utile de me raconter ce que tu as envie de me dire…
– Utile ? Pas précisément…
– Eh bien ! dit Socrate en souriant, si ce que tu as à me dire n’est ni vrai, ni bon, ni utile, je préfère ne pas le savoir, et quant à toi, je te conseille de l’oublier…
Marrant, je pensais à la même citation de Socrate !
En voici 2 autres
Tout ce que je sais c’est que je ne sais rien, tandis que les autres croient savoir ce qu’ils ne savent pas. ( socrate)
Dieu est l’ami du silence, les arbres, les fleurs et l’herbe poussent en silence.
Regarde les étoiles, la lune et le soleil comme ils se meuvent silencieusement.
(Mère Thérèsa)
Difficile à appliquer pour une bavarde comme moi !!!