Ce 22 juin sortira en librairie « Credo politique », mon dernier livre, édité chez Fidélité et Avant-Propos. Je remercie la rédaction de l’hebdo le Vif/l’Express (pour les lecteurs français de ce blog: il s’agit de la version belge de l’Express) et le journaliste Olivier Rogeau en particulier, d’avoir présenté cet écrit avec tant de pertinence… et de même avoir fait la pub du présent blog.
Quand un prêtre se mêle de politique, cela sent toujours un peu le soufre. Eh bien… j’assume. Même s’il s’agit d’un livre situé de par l’identité de son auteur, le propos de « Credo politique » s’adresse par-delà le public catholique et son sujet est pour tous d’actualité : Le rejet de tout ce que représenta le nazisme constitua, des années durant, le contrat social non-écrit des régimes politiques démocratiques. Alors que meurent les derniers témoins de la seconde guerre mondiale, se pose à nouveau la question de la pierre angulaire sur laquelle bâtir une société digne de l’homme. Comment, en effet, fonder la Cité sur des valeurs communes dans une société dont les citoyens ne partagent pas les mêmes convictions ? Le risque d’une « dictature du relativisme » dont parla Benoît XVI, n’est pas que théorique : si tout et son contraire se vaut, sur quoi fonder des droits humains inviolables ?
La question est d’actualité, car la mondialisation et les chocs démographiques, économiques et écologiques font ressurgir la peur archaïque de l’autre, ce moteur de tous les populismes. Depuis les attentats du 11-Septembre et la crise des subprimes, le cocktail entre mondialisation numérique et hypermédiatisation engendre la peur et le repli identitaire. En religion comme en politique, les fondamentalismes fleurissent. Le risque est que la peur de l’autre redevienne le moteur du contrat social. Tout l’héritage de la défaite des nazis pourrait être remis en question par des populismes qui surfent sur les humeurs les plus noires de l’électorat. D’où mon appel à une nouvelle ‘‘spiritualité citoyenne’’, qui vaut tant pour croyants, agnostiques que pour les athées. Tocqueville parlait, lui, de ‘‘religion civile’’, terme ambigu.
La figure du grand Churchill, fort présente dans les pages de « Credo politique », rappelle que la démocratie se bâtit sur des citoyens forts, pas sur un consensus mou ou des carapaces dures. Ne nous y trompons pas : je ne suggère pas de canoniser l’homme au cigare. Il avait ses défauts et des erreurs émaillent sa longue carrière politique. Mais si un soir de 28 mai 1940, Churchill n’avait arraché au War Cabinet la résolution de ne pas négocier avec l’Allemagne victorieuse, Hitler aurait gagné sa partie de bluff avec l’Europe. Voilà pourquoi, je dédie ce livre au grand homme par ces mots : « Alors la Bête parut. Lui n’en avait pas peur, car il l’appelait par son nom ». Les lecteurs d’Harry Potter comprendront l’allusion au fait que, pour combattre le mal, il ne faut pas avoir peur de le nommer.
Pour en savoir plus sur « Credo politique »