La cathédrale de Liège était encore bien plus bondée que d’habitude, hier soir, pour la Messe Chrismale. Après l’ « annus horribilis » passée par l’Eglise catholique en Belgique, c’est réconfortant. Avant de bénir l’huile des malades, l’Evêque fit lever ses prêtres et demanda publiquement pardon pour tous les abus sexuels commis par des membres du clergé. Ce n’était pas misérabiliste. Tout juste digne. Evidemment, l’Eglise n’est pas « que » ça et elle est même « tout sauf » ça. Mais quand son Maître et Seigneur, durant son ultime repas, veut dire Son amour jusqu’au bout, Il lave les pieds de ses disciples. Eh bien, il y avait quelque chose de cela dans la liturgie de hier soir à la cathédrale. Les hommes ont les pieds englués de boue et – trop souvent aussi – de sang ou de merde. L’Eglise est fidèle à son Maître chaque fois qu’elle se baisse pour laver les pieds de cette humanité. Comme prêtre, je dois m’efforcer de ne jamais oublier cela. Et me connaissant, ce n’est pas gagné. En ce jeudi saint, merci donc à tous ces catholiques qui prient pour leurs prêtres, conscients qu’ils sont tout à la fois pécheurs et bergers.
Il devient énervant de toujours revenir sur les problèmes de l’Église; guidée par le Saint-Esprit, je suis certain qu’elle en a tiré les conséquences. Je trouve aussi cet acte, lors de la Messe Chrismale, inadapté ! Que l’on cesse, je vous en supplie, d’accuser les prêtres – je dirais même le Sacerdoce au sens large ! Montrons plutôt la beauté du Sacerdoce ou des Vocations Religieuses …
Des membres de l’Église ont fauté, mais pas la Sainte Église, ni la majorité du clergé ! On a demandé une fois pardon, il n’y a pas besoin de le répéter toutes les semaines. A la rigueur, si l’envie de Mgr Jousten d’en parler était si grande : une intention pour les victimes et pour la conversion des pécheurs, au moment de la prière universelle, aurait été suffisante, à mon humble avis. Pensons plutôt aux défis que l’Église doit mener : une formation extraordinaire pour les séminaristes, l’Évangélisation, suivre les pistes donner par le Saint-Père dans le domaine liturgique, rendre une place au sacré dans nos Églises et dans la société, aider ceux qui souffrent, l’unité au sein de l’Église, relancer des ordres apostoliques, …
Voilà M. l’Abbé ce que j’avais envie de vous partager…
Merci pour cette réaction. Moi, ce geste m’a touché. Je n’aime pas le misérabilisme, mais je trouvais que cela avait été fait avec une grande sincérité. Et puis, même durant l’Eucharistie, l’Eglise répète plusieurs fois « Kyrie Eleison ». Sainte fête de Pâques à vous.
Moi je n’ai pas trouvé ça choquant. J’ai trouvé notre Evêque très digne et son geste émouvant. Je préfère ça au silence coupable de certains.
En temps que chrétienne, j’ai été malmenée ces derniers mois. Cela m’a touché en pleine foi moi qui naïvement fais spontanément confiance, crois en l’Amour, à la bonté de l’être humain ; cela m’a touché car je me suis sentie assimilée, agressée, condamnée par les médias, les athées… les regards étaient lourds et accusateurs. Ce geste m’a enlevé un poids.
Je suis d’accord, il faudrait pouvoir tourner la page et repartir sur du neuf, du pur. Mais on ne peut passer sous silence tout cela. Sinon nous ne valons pas mieux que les coupables.
Pâques, c’est la Résurrection, le Renouveau.
Celui-là en fait partie aussi.
Merci Eric pour ce partage.
Merci Eric pour ce commentaire.
Comme Elia, je me suis aussi sentie agressée ces derniers mois par les médias, par le athées, mais aussi par certains chrétiens et même par mes propres enfants.
Il n’est pas toujours facile de répondre à ces agressions.
Mais il est utile et nécessaire de montrer que nous avons de bons prêtres dévoués et qui vivent leur sacerdoce avec foi et joie et courage et aussi utile de les aider !
En ce Jeudi Saint, je souhaite une bonne fête à tous les prêtres et je prie pour eux.
Oui, bien d’accord, cher Eric, les quelques phrases prononcées par notre cher Evêque n’avaient rien de misérabiliste, elles étaient l’expression sincère et forte de sa tristesse face aux tristes événements de ces derniers mois, mais aussi de sa foi dans l’amour miséricordieux de notre Dieu! Et quelle belle messe! Et quelle assemblée recueillie, priante et chantante! Vive l’Eglise!